Combien difficile est l'idée de critiquer une telle BD!
On est typiquement dans une BD type blog avec un dessin facile, mais agréable.
L'histoire en elle-même est très instructive, mais sans distanciation, égo-centrée.
La question se pose 'au delà de l'intérêt pour l'auteure d'écrire et d'exprimer son ressenti, quel est mon intérêt à moi en tant que lecteur?'
Ne serait-on donc pas encore dans une sorte de voyeurisme de la souffrance de l'autre?
Est-ce que la compréhension du phénomène permet de mieux y réagir? Est-ce que les conseils de réaction en fin de livre sont vraiment de 'bons' conseils?
A titre personnel, ce livre m'a apporté plutôt une confirmation sur ma perception de notre société occidentale, et de la psychiatrie.
Au cours de l'histoire et encore aujourd'hui, des femmes, des enfants, des hommes ont subi des énormes traumas. Guerre, famine, maladie, ... ont été et sont encore le quotidien de millions d'êtres humains. Et pourtant ils continuent à 'fonctionner', 'à vivre et survivre'...
Qu'est ce qui fait que certains sont plus résilients que d'autres? Est-ce parce que les psy répètent aux survivants qu'ils sont 'malades' que ceux-ci le deviennent en exumant toutes leurs douleurs? Est-ce parce qu'on a le choix dans notre société protectrice de se soigner? Est-ce parce que notre survie n'est plus en jeu?
Quand on sait ce que les prochaines années nous préparent, il y a intérêt à ce que la plus grande part de la population puisse continuer à fonctionner malgré les virus, la crise climatique, la crise économique!