Pas le meilleur de Delisle!

Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle a rencontré beaucoup de succès, pourtant je n'ai pas trouvé personnellement que c'était son meilleur album. D'abord, Jérusalem est en soi une ville fascinante et avec l'ampleur du conflit Israelo-Palestinien, je pense que l'oeuvre de Guy Delisle est à lire si l'on veut en apprendre sur le sujet sans tomber dans un récit trop sérieux (mais si vous cherchez une bd qui traite du même sujet avec plus de documentation et plus de sérieux, Gaza 1956 de Joe Sacco est l'idéal.) Par ailleurs, autre point que je donne à Delisle c'est son objectivité face au conflit. En lisant la bd, on constate qu'il n'agit qu'en tant que spectateur qui nous dévoile ses observations par le biais de son médium sans nous faire part d'une quelconque position.

Alors, qu'est que je n'ai pas aimé? D'abord, sa longueur, j'ai lu bien des BD qui étaient de bonnes briques, mais je pense que les Chroniques de Jérusalem est l'une des seules que j'ai laissé traîner sur ma table de chevet. Je ne sentais pas l'empressement de vouloir terminé ce récit, et je crois que c'est surtout dû aux nombreux passages anecdotiques avec sa famille. En effet, si Guy Delisle se retrouve à Jérusalem, ce n'est pas à cause d'un boulot d'animation ( comme Schenzen ou Pyongyang) mais parce qu'il suit sa femme en mission là-bas pour médecins sans frontière pour une période de 8 mois. Le contexte est donc bien différent et du coup il a sa famille sous le bras. Puis, comme c'est sa femme qui travaille, on a droit à beaucoup (trop) d'anecdotes familiales, qui sont le plus souvent à mon avis inintéressantes. C'est qu'en fait, aux côtés des observations et des constatations de l'auteur sur le pays, les anecdotes sont beaucoup trop anodines. Dans l'autobiographie c'est ce qu'il y a toujours de plus difficiles à déterminer, ce qui est ou n'est pas pertinents à raconter. Guy Delisle a peut être pensé bon de raconter ses tranches de vie avec ses enfants, afin d'ajouter un peu de légèreté au récit ou du moins il doit les trouver suffisamment drôle parce qu'il publie Chroniques d'un mauvais père qui son en fait une compilation d'anecdotes du même genre. Néanmoins, je ne les ai pas rit, et je pense que la raison se retrouve dans le dessin qui n'est pas assez expressif et qui rende mal l'effet comique des blagues.

Je ne suis pas en train de dire que Delisle n'est pas capable d'humour, mais du moins, si la blague est axée plus sur l'image que le dialogue, il y a de forte chance que j'en soit indifférente. Bref, les Chroniques de Jérusalem, est un album à lire mais Delisle a déjà sû mieux me captiver avec ses précédents albums, entre autre Pyongyang, qui est sans contre dit son meilleur album jusqu'à présent. De par son humour, son ton quelque peu sarcastique, ses observations et par-dessus tout parce qu'il était seul durant ce voyage.