L'amour c'est pas facile quand on a huit ans

• Nooon ? C'est vrai ? Tu n'as pas encore osé lui parler ?


• N...Non ! J'ose pas !


• Faut faire quelque chose, Cédric ! Faut pas garder ça sur la patate ! Ça rend malade !


• Mais comment veux-tu que je fasse ? Tu me vois l'aborder comme ça, "PAF" ! Directement ? Je n'oserai jamais !


• Alors il faut tout faire pour qu'elle te remarque.


• Mmmm... M... Ouais ! Tu... Tu as une idée ?


• Peut-être...

Parade amoureuse

Avec Cédric tome 2 : « Classes de neige » des Éditions Dupuis, on retrouve les déboires amoureux de notre cher Cédric Dupont. Le scénariste Raoul Cauvin revient avec neuf nouvelles mini histoires intitulées : "Classes de neige", "La chasse", "Skateboard", "La fin justifie les moyens", "La visite du Premier ministre", "Athlète en herbe", "Le match de foot", "Du rêve à la réalité", et "L'École des fans". Des petites histoires pleines de bons sentiments où Cédric a pris ses marques et n'est plus considéré comme un nouvel arrivant. Avec son meilleur pote Christian, Cédric va se livrer à une parade amoureuse maladroite pour essayer de conquérir le cœur de sa maîtresse : "mademoiselle Nelly" (« et oui à l'époque on pouvait dire encore mademoiselle sans que ce soit perçu comme une agression ou un rabaissement ! »). Il va entrer en compétition avec son professeur de sport : "monsieur Olivier". Monsieur Olivier qui a toutes les misères du monde, malgré ses nombreux efforts, à se mettre en valeur face à Nelly. Des tentatives que Cédric perçoit comme une véritable agression. Une rivalité très drôle que l'on peut découvrir dans les histoires "Classes de neige" et "Athlète en herbe". En parallèle, on va assister à une nouvelle débâcle amoureuse pour Cédric, qui va pour la première fois s'intéresser à une fille de son âge. Malheureusement, celui-ci est tellement empoté qu'il va créer l'effet inverse recherché en essayant des techniques périlleuses de drague en skateboard.

Raoul Cauvin délaisse la part innocente de Cédric pour mettre l'accent sur son côté polisson. Un esprit espiègle en phase avec le jeune âge du garçon. Dans "Les vieux", il va (avec ses amis) jusqu'à faire la promenade à des vieilles personnes de presque 100 ans, pour mieux leur emprunter leur fauteuil roulant afin de se livrer à des courses. Même combat lors de "La fin justifie les moyens" où celui-ci va se montrer doué dans l'art du chantage. On lui découvre un aspect moqueur dans "L'École des fans", une émission de télévision musicale française créée en 1977 sur Antenne 2 à l'initiative de l'animateur Jacques Martin. Des petits larcins qui à chaque fois se retournent contre Cédric, qui apprend alors de ses erreurs. Il n'y a que lorsque la bêtise est innocente qu'il s'en sort à bon compte. L'histoire la plus drôle survient dans "Le match de foot", où le pauvre professeur va subir les conséquences d'un excès de confiance. Pas facile d'être un prof. Enfin, Cédric découvre en direct dans "Du rêve à la réalité" comment un enfant vient au monde. Un mystère à moitié résolu, puisqu'une autre question prend le pas : « C'est bien la première fois que je résous un problème par la fin sans en connaître le début ! ».

Des gags essentiellement concentrés autour de Cédric. Si bien que pour ce deuxième volume il laisse peu de place à mon personnage préféré : "Jules Boudinet". Le grand-père taquin reconnaissable entre mille avec ses éclats de rires magistraux et ses vieilles expressions. Il apparaît peu. Heureusement, il vient nous régaler d'un bon fou-rire durant "La visite du Premier ministre". Une histoire comique où il va une nouvelle fois nous régaler en se confrontant à son gendre : "Robert". Le papa de Cédric, vendeur de carpettes... pardon de tapis. Des tensions qui finissent souvent par être stoppées net avec l'intervention de la maman de Cédric : "Marie-Rose". En découle un second tome sympathique qui tire sa force de son contraste. La belle époque des années 80 avec l'innocence qui l'accompagne derrière. Un milieu unique que les dessins de Tony de Luca alias "Laudec", rendent récréatif. Des dessins qui manquent de précisions aussi bien dans les décors que les apparences des personnages. Pour autant, il apporte une réelle personnalité sur les traits des visages. Des traits certes brouillons mais qui transpirent d'émotions. Laudec, c'est la puissance de transmettre les sentiments des protagonistes sur une élaboration unique à conduire l'hilarité par des fous rires pleines dents sur un ruissellement de larmes.

CONCLUSION :

Cédric tome 2 : « Classes de neige », est une seconde entrée en scène drolatique pour cette franchise humoristique Belge, qui petit à petit fait son trou. Une succession de gags appréciables à mettre sur le compte du déboire amoureux, ainsi que sur l'aspect coquin de Cédric. Les pitreries d'un enfant de huit ans projeté dans une vieille France des années 80 qui me procure un fort sentiment nostalgique.

Une aventure bienveillante.

• Le beau temps est enfin revenu. Et de plus, la température c'est considérablement radoucie !


• Oui ! Trop à mon goût ! Vous ne craignez pas que la neige...


• Mais non ! Sur les sommets elle tient toujours... Regardez ! Et maintenant mes enfants, démonstration ! Vous regardez bien, et vous faites comme moi... Hop !


• Voulez-vous que je vous dise ? Il a tort !


• Il m'a dit que la neige tenait bien sur les sommets...


• Yaaaa...


• Sur les sommets oui, mais vingt mètres plus bas, ce n'est déjà plus le sommet... Loin de là !... Enfin à vingt mètres...


• Yaaaaha !.. ? Aaaaaaaaah ! Nooooon !


• Mon Dieu ! Mon Dieu ! Où est-il !? Mais où est-il ?!


• Hihihihi... Je l'ai vu disparaître dans le petit bois de sapins...