Une épopée qui restera gravée dans ma mémoire.

A ce jour, Claymore est le seul manga que j’ai lu aussi rapidement, j’ai terminé la saga en l’espace d’une semaine. Je regrette, il aurait fallu que je fasse durer le plaisir. Une fois plongé dans l’univers de Claymore il est difficile de s’en détacher tant l’intrigue est palpitante. De plus les personnages sont beaucoup mieux développés que dans l’anime, on s’y attache très rapidement. Surtout Claire, pour qui on éprouve de l’empathie à son égard grâce au flashback qui nous révèle son terrible passé.

Pour les amateurs de dark fantaisie, il est chose aisé de reconnaître certaines similitudes entre Claymore et Berserk. Tout d’abord, on peut très facilement faire le rapprochement entre Claire et Guts, elle est son équivalente, tant dans son caractère, qu’au niveau badassitude. Dans chacun des univers respectifs des deux héros, les méchants se ressemblent de manières évidentes, avec leurs formes grotesques, mais pour le moins titanesques, rendant les combats époustouflants. En effet, la trame principale de Claymore, confronte indéniablement Claire à effectuer de nombreux combats. Peut être trop de combat à mon goût, puisqu’avec un peu de recul sur l’histoire, on ce rend compte très vite que les combats s’enchaînent inlassablement, au détriment de la relation entre les personnages qui est mise au second plan. Je ne vais pas me plaindre, au contraire puisque Norihiro Yagi, à une manière de dessiner relativement simple (comparé à Miura Kentaro, le mangaka de Berserk), mais qui est très efficace dans ce qui est d’illustrer les hostilités. J’aurais juste voulu qu’on me laisse un peu souffler entre les combats, avec justement des conversations plus approfondies entre les personnages. Certes les protagonistes sont particulièrement bien développés puisqu’ils ont en plus d’une capacité spéciale une personnalité propre à chacun qui permet de les distinguer plus facilement, heureusement je dois dire, puisque j’ai eu au début, une légère difficulté à distinguer chaque Claymore ; (Hélen toujours prête à taquiner les autres, Deneve plus introverti, mais qui sait intervenir quand il le faut, Miria qui est une femme rusée et très empathiques auprès de ses amies, Raki qui fait preuve de gentillesse et de beaucoup de tendresse envers Claire, qui s’incarne comme la rebelle du groupe, ne montrant sous aucun prétexte ses émotions). En parlant d’émotions l’auteur à subtilement changer au fur et à mesure de l’avancement de l’histoire le caractère de Claire, qui se veut de plus en plus extraverti. Ça se remarque tout d’abord dans le comportement qu’elle adopte avec Raki, puisqu’à travers ce garçon, le passé de Claire resurgit ; tous deux ont vécus les mêmes épreuves, c’est pourquoi une relation ambiguë s’établit entre les deux personnages.
Au début, Claire représente pour Raki une mère protectrice, mais au fur et à mesure cette perception s’altère pour laisser place à un amour platonique, puisque ce n’est pas l’enveloppe charnelle de Claire qui attire Raki, mais un amour pour son esprit même. Il en est de même pour Claire, qui prends en charge Raki lorsque celui-ci à tout perdu, elle le loge, nourrit et protège, puis succombe à un amour similaire. Suite à ces émotions encore inconnue pour elle, Claire les laisse plus facilement s’exprimer. Après Raki, Claire va faire la rencontre de nouvelles personnes, qui vont contribuer aussi à cette évolution. Du point de vue scénaristique ce développement peut être perçu comme quelque chose qui la fragilise, car ces émotions la rendent plus humaine qu’avant, par conséquent plus faible, puisque désormais elle a de nombreuses raisons de vivre, elle sera alors plus prudente lors des combats (fait que Miria relève), mais ne ternissant aucunement la férocité que Claire fait preuve contre ses opposants.

Au final même si les combats priment sur le développement des relations des personnages, cela ne ternit pas la beauté dont fait preuve certaine de ces liaisons.

Pour conclure je dirais que Claymore est une perle pour les amateurs de dark fantaisie, mais pas seulement pour eux, puisqu’entre combats, amour, et retournement de situation Claymore se démarque de la plupart des mangas de ces derniers temps, le rendant unique, et pouvant captivé l'attention d'un large public.