Une tâche de sang indélébile

Après que The Valiant et Book of Death aient clôturé la premier vague de la renaissance Valiant, il fallait relancer la machine avec de nouveaux runs bien sentis capables de respecter les promesses que cet événement éditorial avait annoncé.

Bloodshot Reborn est le premier de ces runs a avoir ainsi la charge de maintenir le degré d'excellence atteint dans The Valiant. A la lecture du premier tome, une certitude : la volonté de tenir leur promesse est forte chez les artistes Valiant.

Bloodshot n'est plus le même homme, libéré des nanites qui lui procuraient une régénération cellulaire hors du commun, il a pu fuir son passé de meurtrier aux ordres du Rising Spirit et commencer une nouvelle vie sous l'identité de Ray Garrison. Enfin maître de ses actes, il n'arrive pourtant pas à aller de l'avant, hanté par les images de ce qu'il a pu être amené à faire lorsqu'il était encore manipulé par ses anciens employeurs.

Alors qu'il finit par sombrer progressivement dans l'alcool et la drogue pour faire taire ces visions, deux êtres étranges viennent le forcer à rompre avec la solitude. Le fantôme de celle qui l'a libéré des nanites et un personnage loufoque tout droit sorti d'une bande dessinée du nom de Bloodsquirt.

Pensant devenir fou, Ray va tenter d'ignorer ces deux nouveaux venus. Mais lorsqu'il va découvrir à la télévision qu'un massacre a eu lieu et que son auteur a la même cible rouge sur le torse que Bloodshot, Ray va devoir admettre que les nanites sont encore loin d'en avoir fini avec lui.

Ce récit tape avec une justesse assez folle. Jeff Lemire est aux commandes du scénario et nous délivre un portrait de Bloodshot particulièrement poignant. Redevenu simple homme, le personnage principal se découvre affaibli et sans volonté. Fragile.

Appuyé par un dessin de Mico Suayan capable de renforcer l'émotion des personnages, Lemire prend le temps de développer leur histoire et leur personnalité. Bloodshot ne se résume ainsi plus au simple comics d'action décérébré qu'il était.

Un Valiant de plus à dévorer.