Klezmer, une sacrée série, histoire de musique, d'art, d'amour et d'amour de la vie, des rencontres hasardeuses, inopinées qui vont amener des personnages haut en couleurs aquarelles à faire de la musique ensemble, tous perdus dans leur monde, à leur place nulle part. Ce premier tome est beau, poétique, amusant, philosophique, cela donne envie de jouer, de chanter, de partager, malgré une certaine noirceur et part d'ombre présente, comme souvent dans l'univers de Sfar. Niveau dessins, c'est croqué à la va-vite, on s'approche d'un Reiser, gribouilliste de génie, comme si Perrault se mettait à bosser pour Hara-Kiri. Conte, chronique d'une culture, je marche à fond dans cet univers. Du bon Sfar, ou les aquarelles hasardeuses, instinctives se révèlent belles dans leur instabilité. Sfar maitrise son ou non, est ce qu'il se laisse transporté lorsqu'il crée ? Je l'ignore en tout cas je me laisse emporté dans son voyage musical avec plaisir.