Ce n'est pas vraiment un fil conducteur... mais le thème des vacances est récurrent au fil des pages de cet album. Et il faut admettre que ce côté chaleureux contraste bien avec le sujet. Donc, même si j'ai tendance à préférer les décors enneigés, je ne suis pas resté indifférent à ce sixième tome aux relents estivaux.
"Côte à l'os" m'a surtout marqué pour le dessin de Hardy décidément toujours en progression. Son trait est brut, jeté, et pourtant il y a une telle précision. Que ce soit pour les personnages qui rappellent du Schiele, les décors expressionnistes, le jeu d'ombre et de lumière digne d'un film des années 30... tout est parfait.
Les histoires sont toujours aussi passionnantes, on ne s'ennuie pas une seconde et Cauvin parvient à se renouveler, à ne jamais tourner en rond, et ce grâce à l'ajout de nouveaux personnages.
Les couleurs de Leonardo sont vraiment bien. Il doit recevoir des indications très précises sur ce qu'il faut faire, puisque ça ressemble fort à la technique jetée de Hardy (il suffit d'aller voir sur son site... j'ai eu la chance de voir quelques planches originales à Bruxelles, et ça en jette).
Enfin, ce qui m'a toujours marqué, ce sont les noms sur les tombes. Dès le début, les deux auteurs se sont amusés à enterrer leurs confrères. Les premiers gags étaient un peu maladroits à ce sujet (d'ailleurs je soupçonne Cauvin d'en avoir fait des remakes volontairement, vous savez ces gags très proches qui nous montrent le fric que se font les éditeurs sur le dos des dessinateurs par le biais de leur sépulture) mais les auteurs ont fini par vraiment maîtriser le ton.
Bref, un très bon album.