Le père
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« Très librement inspiré des personnages » de Barrie, précise chaque volume des Peter Pan de Loisel. C’est le moins qu’on puisse dire. Mais s’il s’était agi d’une série originale, simplement inspirée par une réflexion sur l’enfance et sur l’Angleterre victorienne, aurait-elle été meilleure ? Moins bonne ? Est-ce que ça n’aurait rien changé ?
Dans l’épisode précédent, Peter finissait de se nommer, et presque de grandir – presque, c’est-à-dire qu’il en arrivait au moment où Barrie le reprendra. Dans celui-ci, le fils caché de Crochet se révèle digne fils de son père : ils ont des caractères si semblables…. Car rétrospectivement, et même si la révélation finale semble amenée brusquement, ça colle. Dans ma critique du tome 2, je parlais de « Peter, à la fois fanfaron, névrosé, niais, pur, psychotique, stupide et couard » : un certain nombre de ces qualificatifs s’appliquent tout aussi bien à Crochet.
Mais dès la planche 4 de Crochet, la réaction des enfants face à la colère du fils est à mettre en parallèle avec les réactions de l’équipage face aux précédentes colères du père – « Euh… Hé ! hé !… J… Je disais ça p… pour rire, P… Peter… | H… h… hein les gars ? ».
Autre parallèle : avec Ulysse. Le recueil de mythologie grecque qu’on avait un peu perdu de vue reprend tout son sens, non comme le symbole – un peu lourdaud ? – dont je parlais dans ma critique du tome 1, mais comme indice d’une enquête policière.
Pour finir, même si ce volume m’a paru plus réussi à la faveur de ma dernière relecture, il est peut-être le plus représentatif du plus gros défaut de la série, à savoir la niaiserie intermittente de certains passages : voir par exemple la relation clownesque du capitaine et de Mouche, digne de Disney, pour le coup. Ici, « Picou » et Rose sur l’île, c’est quand même de la guimauve au milieu d’un plat bien corsé. Seul le relecteur de la série entière trouvera à cette guimauve un avant-goût un peu plus pimenté.
Créée
le 1 avr. 2019
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