Dallas cowboy
7.1
Dallas cowboy

BD franco-belge de Manu Larcenet (1997)

J'ai lu cette BD en librairie, croyant qu'il s'agissait d'un nouveau Larcenet ; je me suis alors dit "bon sang, Larcenet, il serait temps que tu tournes la page concernant ton service militaire, parce que ça commence à être pénible de t'entendre geindre à ce sujet comme si tu avais vécu la troisième guerre mondiale." ; puis je suis rentré et là j'ai découvert qu'il s'agissait d'une réédition. La nouvelle couverture est assez jolie, c'est vrai, mais me paraît inadéquate par rapport au contenu, alors que l'ancienne lui correspondait bien. Je déteste les couvertures qui mentent ! C'est frustrant parce qu'on s'attend à avoir un dessin similaire, une technique similaire, des dessins similaires, et parfois ça n'a tout simplement rien à voir. Autant pour un film ou un roman ça ne me dérange pas, autant pour une BD c'est problématique car la couverture fait partie de la bande dessinée, de l'objet artistique, donc, et il faut trouver un lien cohérent entre cette première page posée à la vue de tous et ce qui est caché dedans. Parce que la couverture, c'est ce qui présente en premier un bouquin, trahir dès la première page n'est donc pas très malin. Donc, tout ça pour dire que je préfère la couverture d'origine, même si elle n'est pas géniale non plus.


Mais bon, avec Larcenet, ça fait longtemps que j'ai abandonné le terme 'génial'. Il a de bonnes idées mais les exploite toujours mal. Ici, il s'agit d'un récit un peu décousu, un peu psychanalytique où l'auteur passe d'une idée à l'autre comme on passe du coq à l'âne : il manque une structure solide car l'histoire va un peu n'importe où. En plus, l'auteur exploite pauvrement les thèmes abordés, on reste donc sur sa faim la plupart du temps. Quant à ceux qui se sont tapés son oeuvre, comme je l'ai dit dans mon premier paragraphe, c'est fatigant de le voir revenir constamment à la charge avec les mêmes thèmes, les mêmes coups de gueule... on se demande quand il passera à autre chose. parce que cette rage envers le service militaire, même si c'est moins explicitement abordé, c'est bel et bien toujours présent dans son oeuvre, comme par exemple "Le rapport de Brodeck". C'est normal que des thèmes reviennent et heureusement qu'il l'aborde autrement dans ce rapport, mais le bougr a fait trop de BD sur le même thème, toujours avec le même sérieux et la même volonté de transmettre une philosophie que je qualifierai de bancale.


Le graphisme n'est pas inintéressant mais on sent que Larcenet veut épater la galerie. Cela n'engage que moi, mais j'ai l'impression que le bougre ne sait pas juste dessiner pour le plaisir de dessiner. Ses complexes, ses craintes le rongent tellement qu'il délivre un travail boursouflé de prétention graphique. Mais je ne suis pas dupe. Derrière ses gestes violents lorsqu'il encre une page, se cache un dessin maladroit, qui n'est rien sans tous ses effets de style. Un dessin vide, pas particulièrement bien équilibré. Un peu comme si un mauvais cadreur (au cinéma) employait la technique de Parkinson pour éviter qu'on s'aperçoive de son manque de talent. J'exagère, Larcenet n'est pas non plus le tâcheron infâme que j'aime laisser sous-entendre, mais il ne me paraît pas non plus immensément intéressant. Il y a des expériences qui valent un peu le coup, une volonté de surprendre qui, même si elle est trop envahissante, reste plaisante.


Bref, je me suis ennuyé lors de ma lecture de cette BD de Larcenet. Il en fait trop graphiquement et pas assez narrativement. Dommage.

Fatpooper
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le 29 mars 2017

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