Brian Michael Bendis est à cette époque un jeune scénariste qui "monte". Malgré les succès d'estime de Torso et Jinx et sa participation active à l'univers ultimate (on en était au USM#3), il reste encore relativement inconnu. Quesada lui offre une mini Daredevil pour combler l'attente des fans. Bendis va à l'opposé des deux arcs précédents et de son run par la suite. Il nous offre une histoire 100% adrénaline. Daredevil combat toutes les cinq ou six planches tout en répétant inlassablement qu'il "ne supporte pas la connerie ninja". Le but de Bendis semble simple : divertir les fans avec beaucoup d'action en attendant la vraie série. Le pari est réussi car on ne s'ennuie pas une seconde, le seul défaut, c'est qu'une fois lue l'histoire est aussi vite oubliée.
Rob Haynes s'occupe du dessin, il a déjà réalisé un fill-in sur le précédent arc et nous retrouvons donc son style si particulier, très simple, avec un trait qui semble être parfois purement informatique. Si la ligne est épurée, le reste l'est aussi. Loin d'avoir l'esthétisme d'un Bryan Hitch ou autre, Haynes peut se targuer d'être efficace et d'avoir une action dynamique, malgré un découpage très classique.