Be free burn your TV
Le dessin est très médiocre, il ne sert pas vraiment l'ambiance, malgré ça, on réussit à se plonger avec délice dans cette intrigue qui mêle avec ironie déchéance démoniaque et aliénation de la TV...
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le 4 juin 2014
J’ai enchaîné les albums d’Hellblazer il y a quelques mois, puis ai fait une courte pause avant que l’envie de noirceur me revienne. Malgré des titres moins bons, Hellblazer reste un de mes comics favoris, mais je ne voulais pas me lancer à nouveau dans tout un arc, du coup Dark entries me semblait tout indiqué.
Ce n’est pas techniquement un album d’Hellblazer, c’est un roman graphique à part, mais avec John Constantine pour héros. L’auteur est Ian Rankin, dont je n’avais jamais entendu parler, mais qui est visiblement réputé car sur la couverture de l’album VO que j’ai acheté, son nom prend deux fois plus de place que le titre.
Autre particularité de cet album, c’est que toutes les planches sont en noir et blanc. Le dessin est d’un style dépouillé, c’est presque des esquisses, où les éléments en arrière-plan se limitent parfois à quelques traits. J’imagine que c’est pour la lisibilité, la couleur n’étant pas là pour bien distinguer les éléments en premier plan des autres… mais certaines cases font quand même brouillonnes.
Au passage, le sexisme est assez répandu dans les dessins de comics, mais là on a un cadrage sur le cul d’une femme absolument gratuit… tout ça pour montrer le personnage qui parle, John Constantine, en arrière-plan, en petit (donc l’image n’est même pas justifiée par le regard du personnage).
Pour en venir à l’histoire, Dark entries, c’est le nom d’une émission de téléréalité, où six candidats sont enfermés dans un décor de maison hantée, à la recherche d’un trésor.
Mais de réels évènements paranormaux sont survenus sur le plateau, chaque participant ayant une vision qui le hante. C’est la raison pour laquelle la production embauche Constantine pour enquêter, et se mêler aux candidats.
S’il est tentant de voir la téléréalité tournée en dérision, le concept est loin d’être nouveau ; beaucoup de films d’horreur se sont essayé à ce type de satire, souvent pour un résultat merdique. Donc je redoutais ce que pouvait donner ce comic.
Déjà, les piques adressées aux shows TV ne sont pas très subtiles ; le récit débute avec John qui, où qu’il aille dans la rue, croise des gens qui ne font que parler de ces émissions… comme si c’était aussi présent dans nos vies.
Une fois dans l’émission, on constate que les personnages ne sont pas très intéressants, leur caractérisation étant seulement esquissée, si ce n’est réductrice : la fille qui vient directement de Tokyo par exemple, quand elle décrit une couleur rouge, il faut qu’elle compare aux lèvres d’une geisha… parce que, forcément, c’est ce qu’ont les Japonais à l’esprit.
Et les comportements des personnages ne sont pas bien naturels ; une fille couche avec John peu après son arrivée, sans que ça ne choque qui que ce soit.
Même Constantine a un comportement étrange, faisant preuve d’une provocation gratuite qui correspond peut-être à un candidat de téléréalité avide d’attention… mais pas à lui.
John découvre que les autres participants ont eu leur mémoire effacée, et que leurs visions correspondent à des peurs passées qui refont surface.
Et quand les évènements trouvent leur explication à peu près en milieu de récit… c’est complètement con. On croirait une blague, une parodie… et pleins de choses ne font pas sens (sans spoiler : on se demande tout simplement l’intérêt de l’existence de cette émission TV).
En plus, on dirait qu’Ian Rankin voulait vraiment véhiculer un propos sur les concepteurs de ces shows, mais du coup c’est d’une lourdeur terrible.
A partir de là, les twists m’ont laissé indifférents, les tournants de l’histoire devenant une succession de raccourcis pour sortir les personnages d’une sale situation sans trop se prendre la tête. Et dès lors qu’un événement paranormal pose problème à justifier, on reste volontairement flou en disant que c’est probablement lié à tel personnage qui a des pouvoirs psychiques, tout d’un coup.
Les héros finissent par tomber sur un portail dimensionnel, sans raison.
Je n’attendais pas grand chose de Dark entries (mais j’aspire à avoir lu un jour tous les Hellblazer), mais je suis assez déçu. Ça n’était pas si mauvais que ça, mais ça m’a paru fade...
Créée
le 28 oct. 2016
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