Gigantesque, mais classique

“Gigantisme” : c’est ce qui caractérise pour moi l’atmosphère de cette série, qui nous livre une vision concrète de civilisations extrêmement avancées avec une notion de classement omniprésente (référence à l'échelle de Kardachev).

Ayant fini les albums d’une traite et consulté quelques avis, je constate que ça tire à boulot rouge sur Christophe Bec, auteur de nombreuses séries aux influences blockbuster/thriller, et peut-être de manière un peu expéditive.

Le scénario part d’une excellente base, avec une humanité en pleine conquête spatiale, déjà parvenue à un haut niveau de maitrise technique. Le tome 1 est en ce sens fabuleux, avec tous ces plans de structures détaillées qui en mettent plein la vue.

C’est toutefois lorsqu’un contact avec les “émanants”, définie comme la super civilisation existante, que l’on se retrouve transporté dans la dimension supérieure avec la mise en dessin de structures cosmiques fonctionnelles, ce qui de mémoire est assez rare.

Évidement, l’interprétation est sujette à discussion, notamment la prépondérance de formes organiques, largement inspirées de tout ce qu’a pu produire la SF, ou bien la nature assez basique des échanges humains/aliens, pouvant manquer de cohérence.

Ce qui m’a déçu est la tournure guerrière que prend l’histoire, retombant dans un schéma très classique du bien contre le mal, alors qu’il y aurait tant à développer sur la découverte de ces mondes et technologies avec d’innombrables questions restant en suspens.

J’ai du mal à me faire avec cette idée qu’il faille forcément un énorme drama pour constituer un scénario valable, j’imagine que c’est l’attente d’une grande partie de l’audience.

Pour revenir à Crusaders, j’ai eu du mal à saisir les tenants et aboutissants de tous les protagonistes et leur intérêts, le scénario devenant assez confus, noyé dans un déluge de théories métaphysiques difficilement appréhendables.

La fin est également abrupte et me semble avoir été trouvée au pied levé, les grand vilains (les “Largants”) opérant un 180° inattendu dans leur attitude.

Bref, en conclusion pour ma part: visuellement ultra fort, plans dantesques mémorables, assez bon rythme, personnage principal fort, scénario par contre retombant assez vite dans du classique space-opéra.