Deadpool massacre Marvel, c’est un peu comme une soirée karaoké où Deadpool chante à tue-tête et décide ensuite de jeter le micro à la tête de tout le monde : bruyant, chaotique, et vaguement drôle, mais pas forcément mémorable. Cullen Bunn et Dalibor Talajic partent d’une idée explosive – Deadpool qui élimine tous les héros Marvel – mais finissent par donner une version trop courte et trop sage pour un concept aussi déglingué.
L’histoire démarre sur les chapeaux de roue : Deadpool, pris d’une crise existentielle (ou simplement d’un accès de folie encore plus prononcé que d’habitude), décide d’éliminer méthodiquement tous les grands noms de l’univers Marvel. Ça aurait pu être un carnage jubilatoire, mais le scénario peine à dépasser l’idée de départ. Les meurtres, aussi imaginatifs soient-ils, manquent souvent de contexte ou de profondeur, rendant le tout aussi rapide qu’une série de vignettes sur Instagram.
Graphiquement, Dalibor Talajic livre un travail efficace, mais qui manque parfois d’impact. Les scènes de massacre sont sanglantes (comme il se doit), mais elles n’atteignent pas le niveau de folie visuelle qu’on pourrait attendre d’une BD où Deadpool affronte Hulk, Spider-Man, et compagnie. Les planches sont correctes, mais elles ne poussent jamais l’absurde jusqu’à son paroxysme, ce qui est un peu dommage vu le sujet.
Cullen Bunn, quant à lui, reste fidèle au ton irrévérencieux de Deadpool, mais sans réellement oser aller au bout de sa subversion. Si certaines répliques sont savoureuses, d’autres tombent à plat, et l’absence d’une vraie tension dramatique finit par donner un sentiment de superficialité. Deadpool est un personnage qu’on adore parce qu’il jongle entre humour décalé et profondeur tragique, mais ici, il manque un peu de cœur dans ce chaos.
Le principal problème de Deadpool massacre Marvel, c’est son manque de développement. L’idée aurait mérité un traitement plus ambitieux, avec une exploration plus poussée des conséquences ou des motivations de Deadpool. Au lieu de ça, on a l’impression de regarder une compilation de scènes gore sans véritable fil conducteur. Divertissant, certes, mais pas aussi marquant qu’il pourrait l’être.
En résumé : Deadpool massacre Marvel est une lecture rapide et sanglante, idéale pour les fans de carnage léger et de punchlines grinçantes. Mais derrière les litres de sang et les cadavres de super-héros, il manque une profondeur qui aurait pu en faire une œuvre vraiment mémorable. À lire comme une petite friandise entre deux aventures plus sérieuses, mais ne t’attends pas à un festin d’humour et de gore.