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Dédale, tome 1
7.3
Dédale, tome 1

Manga de Takamichi (2015)

Du survivalisme, sans horreur, sang, ou désespoir.

Mais du bon survivalisme !
Crééé bien avant cette vague du "survivalisme gore gratuit" ou les personnages (les figurants ?) se font zigouiller sans aucun état d'âme, de façon assez horrible. J'aime l'horreur, le désespoir, le sang, n'ai rien contre une petite scène de sexe de temps en temps... quand ça n'arrive pas de façon gratuite, pour satisfaire le lecteur, mais bien en accord avec un univers apocalyptique, ou les instincts humains se révèlent, et bien souvent, sont terriblement destructeurs.
Ici, pas de violence, physique ou psychologique : pas de désespoir, et une possible fin du monde... qui n'est ni grandiose, ni effrayante. C'est déjà un point important qui mérite d'être souligné.
Les 2 héroines, des "débuggeuses" sont projetées dans un univers dans elles expérimentent les règles... une sorte de "cube" (le film) sans horreur. On échappe, heureusement, aux niaiseries habituelles du manga (caractères féminins exacerbés, sexualisation) et mine de rien, ça fait un bien fou.
Les 2 héroines, aux caractères bien différents, sont touchantes, justes, sans jamais trop en faire. Reika est imaginative, peut paraitre parfois volatile, insouciante, mais est dotée d'une imagination, et d'un décalage, qui sera d'une grande aide dans leur quête. Yoko, grosse et laide, ancrée dans le réel est forte, sera un peu le point d'ancrage, la base solide nécessaire à leur équilibre.
Ce manga est bien éloigné des clichés sur les persos féminins (une des tares récurrentes aux mangas jeune public : les persos féminins sous développés, clichés, sexualisés) : ici, on a une vraie amitié, simple, belle, forte. Le physique des héroines est relativement secondaire, on a même droit à une scène ou Yoko se fait transformer pour avoir un physique plus "normal", mais fini par y renoncer pour des raisons de praticité. Mine de rien, considéré comme un simple détail dans l'histoire, je trouve le message très fort.
C'est malgré tout Reika qui brillera la plus : un génie dans son genre... malheureuse dans la vie réelle. Elle me fait penser à certaines personnes, les rares génies que j'ai croisé, dont je fini par me détacher, dont le monde réel devient pour eux trop limité, qu'il faut se résigner à voir partir (mais je m'égare)
C'est une curiosité, incontestablement. Touchant, simple, fort. A découvrir, absolument.

mesmer
8
Écrit par

Créée

le 13 avr. 2018

Critique lue 199 fois

mesmer

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