Après Zola défendant avec hardiesse son compère Manet, voici venu le temps de Dumas fils faisant l'éloge funèbre de Delacroix. Sous la fine plume de Catherine Meurisse, un panorama passionnant de la vie et l'œuvre de l'auteur de "La liberté guidant le peuple" vu et raconté à travers les souvenirs du géniteur de Monte Cristo.
Tant de similitudes entre ces génies artistiques sanctuarises du temps de leurs disparitions, alors qu'ils n'étaient que de vulgaires créateurs de leur vivant. Ou l'on apprend d'où vient la fascination du maître pour les équidés ainsi que l'âme orientale, et comment ce prétendu anarchiste révolutionnaire n'était qu'un simple aristocrate dont transpercaient des éclats de rébellion uniquement par pulsion.
Le dessin est simplifié à son maximum pour ne laisser transparaître que des silhouettes malhabiles, le texte innervant la quasi totalité des pages pour bien transmettre l'héritage du verbe Dumassien ainsi que l'inspiration de Delacroix. Quelques tableaux pleines pages complètent le tout avec élégance. L'humour s'immisce aux interstices pour le plus grand plaisir de tous.
Une excellente entrée en matière pour qui serait curieux d'en savoir un peu plus sur cette ébullition de l'époque, et une belle confirmation pour les plus initiés. Facile et rapide à lire, une lecture idoine pour écumer le Louvre et d'autres musées de cette trempe.