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Jan Duursema est de retour ! Après un album entier d'absence, la dessinatrice traditionnelle de Jedi / Clone Wars revient, toujours secondée de Brad Anderson aux couleurs. Le titre Démonstration de Force pourrait d'ailleurs s'appliquer à eux, car il s'agit indubitablement d'un de leurs comics les mieux mis en forme, peut-être même le meilleur. C'est déjà ça ! Mais qu'en est-il du scénario, encore et toujours signé John Ostrander ? C'est ce que nous allons voir.


Le concept de base est simple, efficace et incontestablement ostranderien : comme si la menace droïde et sith ne suffisait pas, voilà que les chasseurs de primes s'en mêlent ! Quelqu'un met la tête des jedi à prix. La lie de la galaxie écume donc les champs de bataille, ramassant les sabres-lasers de leurs victimes comme autant de morbides trophées. Les plus lâches d'entre eux vont même jusqu'à attaquer les hôpitaux de fortune ; c'est ainsi que notre amie T'ra Saa se retrouve grièvement brûlée et que Mace Windu en personne décide de prendre les choses en main.


Pour l'accompagner, le divin chauve sélectionne quelques unes des plus fines lames de l'ordre, tous membres du conseil : Saesee Tiin, Iktotchi à l'humour noir et à la corne droite amputée ; Agen Kolar, Zabrak taciturne dont nous avons pu admirer les talents de "diplomate" dans Lumière et Ténèbres ; et Kit Fisto, Nautolan au sourire le plus bright de toute la galaxie. Il n'aura bien sûr échappé à personne qu'il s'agit de la même équipe assemblée plus tard pour aller arrêter le chancelier Palpatine dans La Revanche des Sith.


Vous rappelez-vous comme j'ai écrit que l'un de mes aspects préférés du tome précédent, Les Meilleures Lames, c'était qu'Ostrander n'avait pas hésité à rectifier certains faux-pas des Épisodes II et III, notamment le rôle du sénat et du chancelier Valorum ? Eh bien cette fois, il fait encore plus fort, en corrigeant une erreur que George Lucas n'avait pas commise ! Car là où Tiin, Kolar et Fisto allaient se faire ridiculiser et rayer de la carte en un instant indigne de leur statut, Ostrander leur offre l'une des séquences les plus balèzes, et je pèse mes mots.


Mais reprenons le court de notre récit : les mercenaires jedicides sont sous les ordres de Mika, une tigresse Fahrgul qui hait l'ordre jedi jusqu'à la démence pour avoir tué ses parents, de vulgaires dealers de bâtons de la mort (stupéfiant mentionné dans L'Attaque des Clones). Son commanditaire n'est pas encore identifié, mais Mika n'a de toute façon pas peur de Windu, venu apparemment seul, et pour l'instant trop occupé à siroter un verre au bar de la station du Chapitre de Nova écarlate, QG de la Guilde des Chasseurs de primes. Même dans Pulp Fiction, Samuel L. Jackson n'a pas l'air aussi cool ! Entretemps, Saesee Tiin sabote le hangar, Agen Kolar sème la zizanie parmi les chasseurs de primes et Kit Fisto libère les prisonniers. La confusion est à son comble. Je ne vous dis rien des dialogues, on se croirait dans un western de Sergio Leone.


Probablement aussi défoncée que ses parents, Mika refuse pourtant de faire marche-arrière, surtout parce que son commanditaire lui promet des crédits illimités. L'individu en question n'est autre que... Kha'ris Fenn, le politicien twi'lek renégat rencontré dans Jedi tome 3 : Rite de Passage.


C'est le seul faux-pas de ce récit, mais c'en est malheureusement un gros : pourquoi diable Kha'ris, un Twi'lek ambitieux qui a passé sa vie à comploter pour prendre le contrôle de son monde natal, et dépeint comme plutôt intelligent dans Rite de Passage, gâcherait-il ainsi les fonds alloués par le Comte Dooku pour la capture de Ryloth ? Qu'il déteste les jedi, je veux bien le concevoir, mais à ce point ? Cela n'a aucun sens et jette par la fenêtre un personnage au fort potentiel.


Enfin bon, je ne peux pas trop pinailler, les planches à suivre sont un pur orgasme pour tout fan de SW qui se respecte ; le montage où les quatre jedi se rejoignent, sabre laser en main, suffit à lui-seul à me faire tomber à la renverse. Le reste est littéralement une tuerie : ils se promènent parmi les dizaines de mercenaires envoyés par une Mika complètement à l'ouest, découpant pêle-mêle bras, blasters et têtes. Cette orgie de traînées de sabres vertes et mauve est un véritable opéra visuel concocté à la perfection par Duursema et Anderson.


Au final, Mika est neutralisé par son propre second, un espèce de Gaulois manchot appelé Stroth, qui souhaite arrêter les frais et va même jusqu'à leur balancer le nom de Kha'ris. Lorsqu'ils viennent arrêter le Twi'lek cependant, Windu et compagnie ont la mauvaise surprise de tomber sur un cadavre décapité et un enregistement-vidéo de... Quinlan Vos lui-même, envoyé par Dooku se charger de la basse besogne, avec un plaisir qui glace d'horreur ses quatre ex-collègues. Windu fait plus tard part de son sentiment de culpabilité à T'ra Saa en convalescence. Dieu que j'aurais aimé que Sammy J. ait de telles scènes à se mettre sous la dent dans les films.


Pas le temps de se remettre de ses émotions, voilà que le duo Blackman/Badeaux prend la main pour narrer la conquête de la planète Zaadja par les troupes clones commandées par Obi-Wan Kenobi, Anakin Skywalker et la toute jeune maître Tohno. Cette dernière est un petit prodige beaucoup plus "académique", dirais-je, que son collègue tatooinien : spécialiste en ingénierie et architecture, elle a été sélectionnée spécialement pour ses connaissances de la culture géonosienne. Hélas, ce n'est pas ce qui l'empêchera de devoir se sacrifier pour mener à bien sa mission. C'est un petit chapitre sympathique mais sans grandes conséquences (enfin, sauf pour Tohno...) si ce n'est d'accentuer la sensibilité d'Anakin et son refus d'accepter la mort d'autrui. Le dessin de Brandon Badeaux est vraiment plaisant, musclé et délicat tout à la fois, je l'aurais bien vu faire du Batman. Dommage que ce soit déjà sa dernière contribution à cette série.


Puis le trio Ostrander/Duursema/Anderson reprend ses droits. Un vaisseau contenant une nouvelle arme chimique de destruction massive, le Pis, s'est écrasé sur la planète Honohgr. Les Séparatistes veulent récupérer leur formule, cachée dans un temple nohgri, tandis que la République souhaite s'en emparer. C'est Aayla Secura et son commandant clone Bly auxquels le conseil confie cette tâche ardue. Toute la narration est assurée par Bly, ce qui est rafraîchissant. Du reste, la présence des Nohgris est un hommage à la mythique trilogie de romans de Timothy Zahn, Le Cycle de Thrawn.


Côté CSI, c'est bien évidemment Quinlan Vos que le Comte Dooku a chargé de la mission. À ce stade, son ancienne padawan est au courant de ses crimes, mais Tholme lui a aussi parlé de la mission d'infiltration, sous le sceau du secret. Autant dire que la jeune femme ne sait que penser. Mais Quin l'assure qu'il travaille toujours pour la République et que ses "errements" ne sont qu'une couverture. En vertu de leur passé, Aayla choisit de le croire, mais reste sur ses gardes.


S'ensuit une séquence bien rythmée où les deux jedi collaborent pour vaincre le labyrinthe nohgri, montrant au passage qu'ils n'ont rien perdu de leur alchimie. Mais Vos abat ses cartes une fois la formule récupérée : il doit la remettre à Dooku à tout prix, sans quoi son travail de séduction aura été en vain. Aayla refuse et tous deux finissent par s'affronter - pour la première fois depuis Ténèbres, lorsqu'elle était passée du côté obscur et lui cherchait à la sauver ! C'est d'ailleurs le côté obscur qui permet au maître de prendre le dessus, mais Aayla refuse de se soumettre et de lui laisser le Pis. L'aurait-il tuée pour l'avoir ? On ne le saura jamais car Bly s'interpose et blesse le jedi noir, l'obligeant à prendre la fuite sans la formule.


Le jeu de Quinlan Vos est donc plus trouble que jamais, et seule son ex-apprentie Aayla Secura semble toujours disposée à croire en lui. Réussira-t-elle à lui faire retrouver la lumière ? La suite au prochain numéro !

Szalinowski
8
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le 23 mai 2019

Critique lue 132 fois

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Szalinowski

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