Ce que je trouve formidable avec Bastien Vivès c'est sa capacité à alterner les régalades régressives totalement bas du front avec des BDs comme celle-ci, simple et vraiment touchantes. Limite le pitch pourrait faire penser à un film de Hong Sangsoo : un artiste rencontre la femme d'un fan à une séance de dédicace.
Et ce qui fait mouche c'est les petites choses, les petites phrases... J'aime comment cet auteur de BD un peu blasé va tourner autour de la fille, comment il va tout faire pour se retrouver avec elle, comment ça devient sa seule obsession, au détriment de choses qui devraient compter bien plus. C'est ce qu'on fait lorsqu'on a un coup de cœur, on ne réfléchit plus. Vivès arrive à saisir ça, sans trop en faire.
Encore une fois le style graphique très épuré permet de mieux ressentir les émotions des personnages et de plus se projeter.
Mais le plus beau c'est qu'on ne s'y est pas trompé, la fille elle aussi est intéressée et ça donne une fluidité à la BD, ici il n'y a pas de conflit, le seul problème c'est comment trouver une excuse pour passer plus de temps avec elle profiter.
Et vu que le festival d'Angoulême durant lequel se déroule cette aventure a une fin, le temps est compté, il faut profiter de chaque instant. C'est ce qui donne de l'importance à chaque rencontre entre eux.
Alors forcément l'histoire n'a rien de bien original... C'est juste un récit très universel raconté dans le petit monde de la BD... Mais ça marche quand même parce que justement c'est universel, et parce que le contexte est assez précis pour qu'on y croit.
En plus la fin est abrupte et triste. Donc j'aime.