Avec ce tome 5 d**'Azimut, derniers frimas de l'hiver**, l'éditeur Vents d'ouest nous offre un souffle plutôt septentrional.
Après la transmutation de la plantureuse graine de silicate en statue de verre, le cœur du lagomorphe s'est trouvé transi de froid par la tristesse. Bon, le globe également, pour un éternuement glacial qui a figé bien du monde. La fin des temps semble inéluctable et la banque éponyme réclame ses intérêts. Pendant ce temps, des savants chenus dissertent sur l'origine du coup de froid, offrant des hypothèses savoureuses constituées de jeux de mots de la plus belle fluidité huileuse qui soit.
Changement climatique oblige, l'actualité s'invite dans ces pages avec finesse et les réfugiés affluent vers les rares contrées qui n'ont pas subi la glaciation. Le tyranneau du Petitghistan ordonne donc l'édification de palissades, murs de barbelés et autres canons pour protéger ses frontières.
Dans ce chaos où chacun se télescope, le maître du zinzen, un peu zinizin toutefois, fait appel au tortillard cosmique qui dans ses anneaux va emporter juste à temps qui il faut où il convient, histoire de remettre les pendules à l'heure.
Ce récit poétique emporte une fois encore le lecteur, hypnotisé par un festival de couleurs subtilement apposées, dans un univers singulier où les protagonistes se croisent de temps en temps dans un joyeux mélange, chacun ayant un peu perdu la boussole. Une histoire tout à rafraîchissante qui fait souffler un vent frais sur les sorties de bandes dessinées de cette fin 2019.