Sans qu'il le sache, Fournier, avec Des haricots partout, allait réaliser son 9ème et dernier album de Spirou et Fantasio avant d'être remercié par le nouveau rédacteur en chef du journal Spirou l'accusant d'avoir trop "bretonnisé" et "politisé" le héros.
La fin de ce diptyque, commencé avec Kodo le tyran, nous raconte en détail les préparatifs de nos deux amis et des rebelles pour enfin libérer le Catung du cruel Kodo. Entre ruses, embuscades et élan humaniste, nous suivons Spirou dans son long voyage pour rechercher l'aide précieuse, en la personne du comte de Champignac, et encore plus importante, celle de l'Organisation Mondiale de la Santé, pour enfin remplacer la culture de l'opium par une culture plus saine, celle des haricots !
Cet album sert surtout de résolution à une intrigue qui n'aurait pas pu faire 3 pages dans le tome précédent. La conséquence d'en faire un album entier tend à étirer en longueur les préparatifs, tout en réduisant drastiquement le moment de la chute de Kodo qui aurait mérité plus d'attention. Moins d'humour, moins de scènes d'action, peut-être un peu trop bisounours sur la fin, rend Des haricots partout en deçà de ce qu'il a pu nous démontrer dans les autres tomes.
Quoi qu'on est pu dire sur les années Fournier, celui-ci a marqué la série dans les années 70, autant par le changement de style de Spirou, en le modernisant, que par le traitement de problèmes sociétaux et politiques dont se refusait à faire son prédécesseur Franquin.