Jean-Claude Fournier avait prévu beaucoup plus d'albums pour mener à bien son histoire et se voit contraint de clôturer tout ça en un seul tome, ce qui se ressent tout de même dans le rythme de l' album.
Le dernier album de la série du dessinateur breton revêt donc moins d'intérêt que ses précédents efforts.
Il continuera tout de même à y imprimer sa vision humaniste et écologiste jusqu'au bout en faisant tomber un régime dictatorial et en apportant au Çatung une solution agricole pour sortir de sa pauvreté tout en abandonnant la production d'opium.
Il se montrera sans doute un poil rancunier à la fin lorsqu'il fera envoyer par Kodo des tomates à la tête de ses deux héros en guise d'outrage aux décideurs de chez Dupuis qui l'ont écarté de cette série à qui il a donné dix ans de sa vie. On peut tout à fait comprendre son aigreur, et ce petit geste d'ultime défi rigolard.
Des Haricots partout reste une conclusion un peu faible par rapport au travail de Fournier sur la série. Il y a essayé de s'approprier l'univers dont il a hérité de Franquin pour lui imprimer sa propre personnalité. Il y est arrivé sans aucun doute, même si, à titre personnel, je ne crois pas qu'il soit parvenu à hisser la série au dessus de ce que Franquin en a fait ni même d'atteindre le même niveau général, bien que certains albums comme Tora Torapa, ou L'Ankou s'avèrent à la hauteur du travail du maître de l'école de Marcinelle.