Détenu 042 par Ninesisters
S’il y a bien une chose que j’ai apprise à force de lire des manga, c’est qu’ils ne se limitaient pas à la violence et au sexe, comme certaines femmes politiques du Poitou ont voulu le faire croire à la population française au début des années 90. Au contraire, ils peuvent aborder n’importe quel thème, du plus commun au plus original, du plus léger au plus grave. Ensuite, tout dépend du talent du mangaka. Un manga comme Say Hello to Black Jack, centré sur les réalités du système de santé japonais : une merveille ! Un manga comme Détenu 042, consacré à la peine de mort au Japon : une catastrophe !
Il y avait moyen de concevoir un titre sérieux, puissant, lourd, et profond. Mais non : l’auteur préfère sombrer dans la facilité dès le départ pour nous offrir une énorme quantité de pathos comme je n’en ai jamais vu ailleurs dans un manga. L’histoire est celle d’un assassin, le détenu 042. Condamné à la peine de mort pour plusieurs meurtres, il participe à un programme de réabilitation, une bombe miniature implantée dans sa tête devant exploser s’il avait des pulsions meurtrières. Très vite, nous allons apprendre que dans le fond, c’est un gentil garçon, qu’il n’a pas eu de chance, qu’il est sympa ; certes il a tué plein de gens, mais il ne l’a pas fait exprès monsieur le juge. Tout le monde l’aime, patati patata, mais le summum du ridicule est atteint lorsqu’il se lie d’amitié avec une jeune aveugle et qu’il décide d’apprendre le braille pour elle…
Comment – je vous demande comment ! – est-il possible d’obtenir à partir d’un sujet pareil un titre aussi mélodramatique, mièvre, et vomissant les beaux sentiments par tous les pores ? Même Hollywood ne voudrait pas d’un scénario aussi gnan-gnan, c’est d’un ridicule achevé du début à la fin.