Maïana
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Ce premier tome d’une longue série nous fait entrer de plein-pied dans une histoire qui regorge de violences, où la question fondamentale de la civilisation est posée avec force illustrations. La découverte de l’Amérique par une Europe encore baignée d’obscurantisme, on ne peut plus sûre d’elle même et gonflée de cette arrogance enracinée au coeur, cette découverte de cultures différentes est une catastrophe, pour les uns comme pour les autres, une confrontation de civilisations qui donne lieu à de multiples tragédies, un changement de paradigmes qui bouleverse de fonds en comble les certitudes de chacun.
C’est à ce choc que Mitton (au dessin comme au scénario) s’essaie avec cette série. Voilà un thème qui lui est cher : la conquête romaine, les Huns ou les Vikings sont l’objet d’autres séries de Mitton.
Ce premier tome commence par montrer doucement le fossé entre les Européens et les les Mexicains. La violence vient aussi bien des tribus mexicaines entre elles. Mais déjà le rapport colonial, avec la façon dont est traitée l’héroïne principale (“Deux fleurs de maïs” ou “Maïana”), montre bien la violence du sentiment de supériorité des Européens, violence politique autant que spirituelle et culturelle.
J’ai particulièrement apprécié la forme que fait prendre Mitton à son récit, en flash-backs, avec d’incessants allers-retours entre l’interrogatoire de Maïana et les souvenirs qu’elle évoque. Astucieux, ce récit est prenant.L’apport humoristique de certains personnages n’est peut-être pas des plus heureux. On comprend bien que l’auteur essaie d’aérer un peu son histoire, trop horrible, mais je ne suis pas certain qu’il y parvienne comme ça.
Quoiqu’il en soit, je suis heureux de retrouver du Mitton pur sucre : avec du sang et des larmes. L’histoire des conquistadores se prête merveilleusement à son univers bédé, si gourmand de turpitudes en tout genre, en tout “mauvais genre” devrais-je dire. J’ai hâte de mettre la main sur le tome 2.
Créée
le 25 août 2016
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