- Matteo revient en France, décide de partir pour l'URSS avec Gervasio, ami anarchiste de son père. Avant de partir, il couche avec Juliette, malheureuse de son mari, revenu impotent de la guerre. Petrograd est livrée à diverses bandes armées : bolchévks, SR, royalistes. Il couche avec Lea, une Bolchéviks libre et canaille, au coeur de la révolution. On confie à Matteo la tâche de photographier des suspects saisis par la Tcheka, mais il reconnaît vite dans le tas des gens qui n'ont rien de terroristes et en ressent de l'écoeurement. A Smolny, il voit la révolution : les crèches collectives. Il voit surtout la faim et la maladie. La répression qui touche l'imprimerie des anarchistes. Un soir on tire à travers leurs fenêtres : Gervasio tue plusieurs hommes, puis tombe sous les balles. Les attaquants n'étaient pas des Blancs, mais des bolcheviks.
Matteo rentre en France chercher une cargaison de médicaments pour soigner Gervasio et aider la révolution. Il retrouve Amélie, qui a perdu son mari. Il retrouve Paulin, qui ne veut pas croire que la révolution ne soit pas si rose à Russie. Avec Amélie, Matteo dérobe des médicaments à l'hôtel-Dieu. Léa vient les prendre en charge, couche avec lui. Il songe à repartir en Russie, mais finalement laisse Léa en plan. Il retourne à Collioure, décide de se livrer à la police et de partir pour le bagne.
On sent que Gibrat s'est passionné pour le récit de la Révolution de 1917. Le schéma est un peu le même que dans le tome précédent : un individu, énervé et parfois immature, immergé dans une réalité historique qui le dépasse. C'est donc la révolution vue à hauteur de trottoir, avec les limitations que peut avoir ce regard. Le travail sur les expressions des visages est toujours aussi impressionnant, mais les attitudes des corps ont quelque chose de plus affectées ou statiques. La science des éclairages et des couleurs reste très impressionnante. C'est toujours un peu trop bavard pour son propre bien.
Bon, un vrai passionné de la révolution trouvera le propos tenu un peu court.