Dieu en personne
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Dieu en personne

BD franco-belge de Marc-Antoine Mathieu (2009)

Wag the God. Dieu Superstar. « Sequel » ou « spin-off » de La Bible...

_SC m'a appris le nom de "Marc-Antoine Mathieu" que j'essaye de découvrir.

_Ma scène favorite: l'idée de Dieu derrière du verre dépoli soufflé m'a époustouflé.

_Au sujet de son montage: l'idée de raconter le 'retour' (sic) de Dieu sous forme de doc et son making-off avec interviews de témoins de l'époque m'a rappelé les interviews et l'idée du documentaire en cours dans 'Interstellar' de Christopher Nolan (2014)

et le film au long procès: 'L'homme qui attaqua en justice Dieu' (2009).

_"Jésus, Jésus, Jésus reviens; Jésus reviens parmi les sieeens; Du haut de la croix indique-nous le chemin; Toi qui le connais si bien; Dans une grande clarté il apparaîtra (il apparaîtrââââ); Comme il le fit pour Marie de Magdalââââ (Marie de Magdala); Le monde entier laissera éclater sa joie; En chantant Jésus est là" chantait Patrick Bouchitey en 1988.

Dans cette BD de 2009, Dieu 'revient' et tout le monde ne laisse pas éclater sa joie.

Sur le fond, je n'ai d'abord pas été impressionné au début quand j'ai compris le sujet, car j'ai vu il y a 20 ans le retour de Dieu imaginé en efficace série Anglaise de Russell T Davies, 'The Second Coming' de 2003 avec un acteur que je vois désormais peu, Christopher Eccleston.

Ici, on le voit traverser des tracasseries administratives.

Ici, on le voit confronter des tracasseries médiatiques qui me rappellent le cliché du "quart d'heure" de gloire à tous prédit par Andy Warhol.

Ici, on le voit subir des tracasseries juridiques et ça devient là très passion-nant: c'est toute la seconde partie me rappelant 'La controverse de Valladolid' de Jean Claude Carrière qui serait mixé dans une atmosphère à la Brazil de Terry Gilliam ou au Château de Kafka.

L'univers est ici aussi peuplé de plans sur des grosses têtes d'administratifs en compétition avec leurs gros culs de plombs toujours sur chaise de bureau confortable à roulettes solides. (Des têtes à la Zitrone).

L'idée de dieu derrière du verre dépoli soufflé est époustouflante: c'est lors du procès.

car on voit Dieu récupéré/ciblé par le système Judiciaire. La société est malade de la procédure judiciaire (beaucoup trouvent une excuse pour attaquer Dieu en justice)

Ce qui me rappelle un film avec le comique écossais Billy Connolly dans le film australien L'homme qui attaqua Dieu en justice (2009): qui comporte dans mon souvenir de même scènes que ce film où des représentants des différentes religions sont appelés à la barre.

On voit Dieu récupéré aussi par la science (la partie que j'ai le moins aimée car pas crédible du tout).

On voit Dieu récupéré par les médias

On voit Dieu récupéré par les cultureux: c'est déjà fait mais ici, il est à l'origine de pièces, livres etc. Comme dans la réalité (la belle religion chrétienne eût des effets dans tous les domaines des arts...c'est irréfutable et factuel).

On voit Dieu récupéré par les "communi(qu)ants" comme le dit Marc-Antoine Mathieu dans un des nombreux jeux sur les mots (pas tous heureux).

Le tintouin médiatique et sa transformation en produit me rappelle le traitement et création ex-nihilo d'une star par Xavier Giannolli dans Superstar (2012)

La manière dont le monde réagit ici à l'arrivée de Dieu me rappelle aussi l'arrivée et réception de Ted, le nounours parlant (surtout dans le 2 où beaucoup sont vite passés à autre chose..."Puis tout est reparti...comme si de rien n'était").

L'interview par les psy au début et le sol carrelé me rappellent le traitement du messie du futur dans 'L'Armée des 12 singes' où la psy tombe amoureuse du sujet, ici il rêve.

La manière dont la science s'empare du sujet, est plutôt ridicule et pas crédible du tout au début.

Pour prouver qu'il est Dieu: la BD nous dit que la Science (sic) prouve qu'il "utilise, lui, plus de 90% de son cerveau", qu'il dessine et montre "le Boson de Higgs sur un tableau à la craie" et qu'il peut deviner le nombre de molécules dans une pièce donnée et que pire, les scientifiques peuvent VERIFIER ce chiffre!

N'importe quoi!

La soi disant experte en cerveau dans un labo des Cerveaux raconte le bobard que nous, on utiliserait que "10% de son cerveau"...bobard dont j'avais une fois aimé le traitement par Luc Besson dans Lucy.

Pire, dans un labo des particules, il y aurait une "chambre à bulles" (et pas un Superconducting Super Collider ou un grand Grand collisionneur de hadrons).

"Chambre à bulles" nous vaut encore une des allusions meta: "rien à voir avec un salon de bande dessinées" (alors qu'on en tient une dans ses mains)

Mais là, la BD nous fait croire que ce Dieu démontre et leur fait trouver "le boson de Higgs" en griffonnant dans leur dos des spaghettis sur un tableau à la hâte, supposés être la trajectoire et la preuve du boson de Higgs?

"Le Boson de Higgs...et à mains levée: Excusez du peu!" comme nous dit un papi de la BD en 2009. Or cette "Particule divine" sera prouvée et 'vue' en 2012 puis 2014 et pas "à mains levée" (sic) ce qui n'est pas crédible (SI j'ai bien compris).

Quant à lui faire donner le nombre exact "de molécules dans une bibliothèque" prouvant qu'il est Dieu et que nous pourrions le vérifier...je suis ignare mais pas à ce point. C'est pas possible.

C'est d'abord pas crédible.

Mais mon doute n'a duré que 28 pages et après, j'ai tout cru et aimé: de la 29 à la 123, la BD m'a passionné et pris. Autant que l'idée et le film WAG THE DOG/des hommes d'influence où des conseillers en images inventent une guerre pour distraire et manipuler le public avant des élections: Wag the dog veut dire que c'est eux qui agitent le chien par sa queue et non le chien qui agite sa queue tout seul...

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ps: Le "tout à fait Thierry" des commentateurs du procès fait allusion à un commentateur sportif Français.

ps: Un texte passionné de SC par Electron sur une autre de ses oeuvres, Deep Me, m'a fait découvrir (tard) le nom de "Marc-Antoine Mathieu".

ps: selon une note en fin de BD, la géniale scène de rêve du psy (page 86 à 89) serait adaptée d'un texte d'un "Patrice Lambert" (que je n'ai pas encore retrouvé)...La page 89 suggère que le patient du psychiatre, Dieu, n'était qu'un figment de son imagination (on commence dans son bureau en session, on va dans ses rêves qui finissent et reviennent dans son bureau, façon ouroboros, son divan est alors vide...façon prophétie auto-réalisée?).

Créée

le 11 août 2024

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