Dimension W
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Dimension W

Manga de Yūji Iwahara (2011)

Nikola Tesla, enquêtes, SF et bastons...

Dimension W, c’est une claque en 16 tomes signé Yûji IWAHARA. Mélant SF, anticipation et action, c’est un seinen dense et extrêmement bien mené de bout en bout…


Dimension W est un manga écrit et dessiné par Yūji Iwahara. Prépublié dans le Young Gangan la série a été publié de 2011 à 2019 et compte 16 tomes au total.


Publiée intégralement chez Ki-oon, l’éditeur nous vend la série comme suit :



Entre Cowboy Bebop et Edgar détective cambrioleur/Lupin 3, découvrez
Dimension W, un polar d’anticipation explosif et funky !



Et si c’est pas totalement faux, c’est pas totalement vrai non plus. En plus c’est redondant car CowBoy Bebop c’est déjà une référence à Lupin 3, version SF…


Bref, si c’est clairement vendeur pour des gars comme moi, c’est aussi un peu réducteur, car Dimension W bénéficie d’une identité propre. En effet, le gars aux commande de ce titre -Yuji Iwahara- c’est pas n’importe qui, et il a déjà fait des trucs comme Darker Than Black ou Le Roi des Ronces…


Et évidemment comme toujours avec lui, c’est diablement efficace comme récit, même s’il utilise des recettes déjà éprouvées:


Comme un anti-héro désabusé et taciturne, au lourd et douloureux passé, doté de capacités exceptionnelles mais surtout bien poissard et qui ne peux s’empêcher de se mêler des affaires des autres et de filer un coup de mains aux plus faibles… Ou de drôles d’organisations -secrètes ou non- qui contrôlent tout en sous-main et qui évidemment ont beaucoup a cacher et surtout à perdre…


L’histoire se passe dans un futur pas si lointain, en 2072. Et l’Humanité bénéficie désormais d’une source d’énergie pas chère, propre et quasiment inépuisable: La Dimension W. En gros, on arrive a puiser dans cette dimension parallèle de l’électricité pour ensuite la diffuser via de petits appareils ; les coils.


Comme ça sur le papier, tout parait merveilleux et idyllique mais évidemment ça ne l’est pas. Car évidement des sociétés gèrent la diffusion et le prix de cette energie et des inégalités perdurent. Certains en profitent pour diffuser des coils illégaux et/ou trafiqués, et le boulot de Kiyoma -notre « héros »- est de faire la chasse aux utilisateurs de ces coils illégaux. En plus, le gars déteste viscéralement les coils et tout ce qui est lié a eux, au point de ne pas en employer et de vivre en marginal en refusant toute technologie moderne…


Pourtant et bien malgré lui, Kiyoma va se retrouver avec une Androïde alimenté par un coil exceptionnel suscitant toutes les convoitises sur les bras et surtout au cœur d’une intrigue qui pourrait bien causer la fin de l’humanité.


Voilà , la base -classique et efficace- est posée, passons au vif du billet, le fond de la série !


D’ailleurs puisqu’on en parle, opter pour un postulat ultra classique n’est vraiment pas une mauvaise idée pour ce récit. Car même si les bases de l’histoire font appels a des références qu’on est tous censé connaitre, comme Nikola Tesla, les principes de bases de l’électricité et sa transmission etc. l’intrigue mise en place est dense, riche, complexe et exigeante !


Et l’auteur l’a bien compris et sait dés le départ ou il va. Car en plus d’utiliser une trame classique, des personnages haut-en-couleurs et très identifiables, il monte son récit crescendo. Une fois les bases (lieux-personnages-enjeux) posées, on enchaine par de petites enquêtes, qui si de prime abord ne semble avoir aucuns liens entre elles, finissent par toutes être liées et elles posent des jalons/éléments pour la suite. Et on se retrouve dans le cœur de l’intrigue sans même s’en apercevoir. Évidemment, c’est trop tard, on est mordu et y’a plus qu’une chose qui compte; la suite !


Si la partie technologique très pointue du récit peut faire peur, tout est pourtant efficacement et didactiquement expliqué, même les trucs les plus perchés. Et comme c’est intégré dans le récit, ça ne devient pas des passages lourds et indigestes qu’on a parfois tendance a zapper ou survoler car « chiants ». De toute façon, l’auteur alterne efficacement entre action et passages « informatifs » et en plus, sait mettre la petite touche d’humour quand il faut pour décanter le tout. Et ça marche !


En plus ces parties « techniques » permettent aussi à l’auteur de questionner le lecteur sur le rapport de l’Homme à la technologie, de son accès, de sa diffusion mais surtout de sa dépendance a celle-ci et des conséquences pour l’Humanité si tout s’arrêtait du jour au lendemain… Pour ceux qui veulent encore plus approfondir la partie technique, à la fin de chaque tome on trouve quelques pages bonus qui expliquent plus en profondeur les spécificités techniques d’un des trucs abordés dans le tome.


Le tout emballé dans un récit dense et fouillé qui laisse une belle part à l’action et à l’epicness, tout en posant les bonnes questions. Pas de jugements, si ce n’est celui des protagonistes de l’intrigue et c’est généralement lié a leurs vécus et leurs expériences de la Dimension W. Et ces protagonistes (ou antagonistes c’est selon) sont pour la plupart charismatiques et attachants et bien plus complexes qu’ils ne le laissent paraitre de prime abord.


Car lors de la lecture, on comprend que rien n’est tout blanc, ou tout noir dans l’Univers de Dimension W, et que tout dépend toujours du point de vue dans lequel on se place… L’auteur met les éléments et les actions de chacun sur le tapis et laissent le soin aux lecteurs de se faire leurs opinions, leurs jugements…


Graphiquement c’est comme le récit; maitrisé et sublime ! Un trait fin et soigné et un véritable sens de la narration, de la mise en scène et du découpage. C’est nerveux et rythmé et pourtant toujours parfaitement compréhensible et lisible, que ce soit l’action ou les passages introspectifs. Sans oublier d’être touchant ou marrant quand il le faut…


Niveau édition, c’est du Ki-oon, donc de qualité. Petites pages couleurs qui vont bien, papiers et impressions de qualités sont au rendez-vous. Le petit plus; les jaquettes (sublimes au passage) sont phosphorescentes et certaines parties s’illuminent dans le noir.


En résumé, Dimension W, c’est un Seinen SF et d’anticipation (sans être de la SF pure et dure), nerveux et extrêmement bien écrit de bout en bout. Accessible a tous et avec en plus une vraie conclusion qui répond aux questions posées tout au long du récit… Ce qui me change des fins ouvertes. Une série à lire absolument et par les amateurs de bonnes intrigues bien ficelées en particulier !


Il existe aussi une adaptation en anime de 13 épisodes et un OAV qui ont été diffusés en simulcast sur Wakanim.


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Lupin_the_third
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le 24 avr. 2020

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