Dimitri Bogrov
7.5
Dimitri Bogrov

BD franco-belge de Marion Festraëts et Benjamin Bachelier (2009)

Toujours publié dans la collection Bayou, de chez Gallimard Jeunesse, Dimitri Bogrov était une BD que j'attendais avec une certaine impatience, puisque j'en avais entendu dire le plus grand bien, ce que mes recherches sur les blogs ne tardèrent d'ailleurs par à confirmer. A considérer comme mon coup de coeur de la collection, juste avant Le réveil du Zelphire, puis Negrinha.

Tout débute en 1911, dans la grande Russie du siècle d'avant, et plus précisément à Saint-Pétersbourg. Dimitri Bogrov vient d'obtenir son diplôme de droit de l'université (une formation en droit international n´était pas forcément nécessaire à cette époque pour être avocat), et pourrait débuter une brillante carrière d'avocat. Dans le train qui le ramène auprès de sa famille à Kiev, il rencontre une jeune fille qui "fume comme un vieux cosaque" mais "boit son thé comme une chatte", et qui réussira le temps d'un voyage à rendre notre jeune diplômé amoureux.

De retour chez lui, il retrouvera sa famille et ses amis, mais c'est cette mystérieuse Loulia dont il ne sait rien d'autre que le nom qui retiendra ses pensées. Aidé par son ami d'enfance Fédor, qui travaille pour l'Okhrana (la police politique), il retrouvera l'adresse de la belle et découvrira par la même occasion les activités révolutionnaires de sa famille. Alors qu'il fera tout pour la conquérir, et elle pour lui résister, il découvrira qu'elle s'apprête à prendre part à l'attentat visant le premier ministre impopulaire Stolypine. Il tentera de la raisonner puis de l'éloigner, et face à l'imminence, fera en sorte de la préserver. Quel qu'en soit le prix.

L'histoire de ce Dimitri Bogrov est une histoire d'amour singulière pour une ravissante jeune révolutionnaire, qui pesa sur la famille de sa lointaine descendante Marion Festraëts, auteur de cette très belle BD, dessinée avec talent par Benjamin Bachelier. Dans la Russie du début de siècle, ou le luxe et la grandeur entourant le pouvoir rivalisait encore avec les régimes européens, cette histoire d'amour à la finalité tragique sonne comme un conte pour enfants, une histoire qu'on se raconte un soir au coin du feu, pour perpétrer une tradition familiale. C'est peut-être ça que l'auteur cherchait à faire en racontant l'histoire de Dimitri Bogrov : éclairer le passé et entretenir le souvenir.
Lubrice
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes BD

Créée

le 26 sept. 2010

Critique lue 239 fois

1 j'aime

Brice B

Écrit par

Critique lue 239 fois

1

Du même critique

Le Secret de Brokeback Mountain
Lubrice
9

Critique de Le Secret de Brokeback Mountain par Brice B

Ah, qu'il m'en aura fait verser des larmes, ce film. Il en a fait également couler, de l'encre, lors de sa sortie. Film gay ? Pas vraiment. Le secret de Brokeback Mountain fait parti de ces films qui...

le 7 janv. 2011

47 j'aime

3

Le Livre des Baltimore
Lubrice
10

Critique de Le Livre des Baltimore par Brice B

Publié sur L'homme qui lit : L’ébulition de la rentrée littéraire retombe à peine sur les très ennuyeux prix littéraires, que la sphère culturelle s’agite de nouveau, et qu’un seul nom revient sur...

le 3 oct. 2015

30 j'aime

1

Le vent se lève
Lubrice
8

Critique de Le vent se lève par Brice B

Le film commence par une séquence forte. On assiste, impassibles, à la mort d'un jeune homme de 17 ans, mort sous coups des soldats de la couronne pour avoir refusé de décliner son identité en...

le 7 janv. 2011

25 j'aime