Mine de rien, Run et son label 619 réussi petit à petit à créer une vrai empreinte dans ce monde impitoyable de la Bd.
Et dans ces temps où politique éditoriale et collection ne semble plus dire grand chose , il est agréable de voire que Label 619 reste un vrai territoire de jeux pour de nombreux auteurs.
Et question laboratoire, "DoggyBags" en est sans doute le meilleur exemple.
Quand on lit "DoggyBags" pour la première fois, on ressent le même plaisir coupable quand on dévorait ces comics d'horreurs, fantastiques , ultra transgressifs, violents et qu'aimait tant un gars comme Quentin tarentino ( pour ne citer que le plus connu.)
ça semblait être un pari fou, un projet qui ne pouvait qu’intéresser qu'une niche de lecteur et pourtant au bout de 4 numéros de qualité assez constante, on ne peut que se réjouir de voir qu'un tel projet peut encore exister dans un milieux si balisé.
En attendant le 5eme volume, qui paraîtra le mois prochain, on a même le droit à un petit bonus (un Hors série pour les puristes) qui donne carte blanche à un des auteurs récurrents du projet : NeYef.
On y retrouve la même ambiance et surtout sa structure si caractéristique, en 3 parties séparées par des articles illustrant la thématique du numéro.
Seule différence, ces 3 parties forment, une fois assemblée, une histoire globale et donc un peu plus fouillée que ce que propose DoggyBags habituellement.
Enfin, c'est que qu'on aurait pu espérer mais NeYef joue un peu la carte de la sécurité avec son histoire de lutte des gangs , de vengeance qui tourne mal imprégnée d'une touche de fantastique.
On est en terrain connu et même si l'ensemble est solide et efficace, on aurait aimé - peut être - un peu plus de folie.
Cependant, l'ensemble se lit très bien et offre une petite pastille agréable, illustrée avec classe.