DoggyBags, tome 2 par Le_bibliophage
Doggybags est un joyeux défouloir pour Run et ses potes du Label 619. Le principe est simple faire une histoire gore ou horrifique d’une trentaine de pages. Parfois grave ou juste léger, Les récits sont toujours efficaces. Les auteurs sont là pour s’amuser et jouer avec les codes des séries B. En gros si Robert Rodriguez se mettait a faire de la BD ca donnerais Doggybags. L’ensemble est teinté de culture de masse américaine. Run en bon mettre d’œuvre, donne du sens à l’ensemble en agrémentant l’album de dossiers pour expliquer les références des histoires. Ca semble un peu premier degré, mais c’est beaucoup plus maitrisé que ça n’en a l’air. Bref cette série collective est un divertissement agréable, qui permet aux auteurs de s’amuser le temps d’un récit plus léger à faire qu’une série au long cours.
Le premier récit, Elwood et les 40 freaks bitches est signé Ozanam pour le scénario et Kiéran pour le dessin. Ozanam distille un scénario très premier degré où un jeune type va devoir combattre une invasion d’extraterrestres particulièrement sexy. J’ai fortement pensé aux scénarios de la Série verte chez Elvifrance, où l’on avait toujours à faire à des extraterrestres libidineux. Bref c’est simple et marrant mais quand même un brin prévisible. Kiéran a encore un style débutant mais qui ne demande qu’à s’affirmer avec le temps.
Le second récit, the Border, est signé par Run et Singelin. C’est mon histoire préférée pour cet album. Sous une apparence de légèreté, Run donne du sens à son récit. Passionné par les Etats-Unis, il s’intéresse à ce que ce pays a de moins reluisant. D’ou la violence qui se dégage souvent de ses histoires. Il nous parle ici des Minutemen, ces milices violentes qui surveillent la frontière avec le Mexique. C’est glaçant, d’autant que baser sur une assez proche réalité. Il ajoute un côté fantastique avec la présence du légendaire Chupacabra. Vous ne savez pas ce que c’est ? Ne vous inquiétez pas, Run explique tout en abondance avant et après le récit.
Singelin au dessin, nous montre qu’il est en pleine maitrise de son art. C’est beau et incisif.
Le troisième récit est aussi signé par Run. Il nous raconte un fait divers assez violent survenu dans un avion de Fedex en 1994. Pas de fantastique ici, mais juste un drame humain qui dérape de façon incroyable. Run s’en tient à l’histoire d’origine, c’est sobre et direct dans la narration. Bablet au dessin s’en donne à cœur joie avec ce huis-clos sanglant. Un exercice pas évident mais plutôt bien réussi, qui nous montre que Bablet est un auteur à suivre.
Au final une lecture agréable, tant il est évident que Run gère efficacement cette série collective.