Superbe doggybags, cette fois-ci tout entièrement consacré au thème du narco trafic mexicain. Volume d’autant plus dérangeant que l’ensemble des faits sont dépassés chaque jour par la réalité atroce de la guerre des cartels mexicains. On y découvrira une nation rongée par un patriarcat assassin qui humilie, asservie et détruit les femmes ( La danza de los 13 vélos); la cruauté barbare au service du virilisme et de la cupidité ( Room 213 ); ainsi qu’une société qui fuit toujours plus loin dans la violence de masse sans aucune forme de lumière au bout d’un tunnel qui ne mène qu’au chaos (ou aux USA sans doute pour les plus chanceux) (Dia de muertos). De très bonnes notes encyclopédiques nous informent de la situation dans ce pays faillie où la violence est supérieure au Moyen-Orient. Une BD Indispensable à ceux qui s’intéressent au sujet (comme moi), et à lire au côté de 2666 de Bolaño sur les féminicides à Ciudad Juarez, et du film « Sicario » de Denis Villeneuve. C’est un livre qui, au delà du voyeurisme, relève je crois d’un sincère militantisme contre l’absurdité de la violence extrême des cartels, dont les victimes sont en majorité des pauvres et des femmes...On notera aussi la diversité des styles et manières des dessinateurs qui trouvent pourtant ensemble une très bonne homogénéité. Très bon travail!