La fougue et le manque d'assurance de la jeunesse.
Ôtomo accouche avec Dômu d'une oeuvre hybride qui procure autant de plaisir que de frustrations.
Si le côté fantastique est incontestablement réussi et qu'il se dégage de Dômu une atmosphère de tension assez remarquable, tout le reste m'a beaucoup moins convaincu.
Le découpage est parfois apocalyptique avec des ellipses assez indigentes et de gros problèmes de rythmes qui rendent la lecture assez difficile, parfois déplaisante.
La plupart des personnages ne servent à rien et on reste toujours à la surface, tout se passe comme si la seule chose qui importait était le déroulement de l'intrigue fantastique, rien d'autre. Il y avait pourtant matière à donner un peu plus d'épaisseur à certains protagonistes pour installer l'ambiance encore davantage. Les policiers, notamment, sont absolument inutiles (le côté polar est d'ailleurs complètement délaissé très rapidement puisque la recherche de l'assassin est réglée en quelques pages, comme s'il avait voulu amorcer une intrigue avant de se recentrer sur autre chose).
Dommage que la construction et l'épaisseur de l'intrigue manquent parfois de précision et de consistance car le tout a un charisme assez fou. Une oeuvre qui porte en elle les marques d'une oeuvre de jeunesse, une jeunesse prometteuse qui portera tous ses fruits quelques années plus tard dans une oeuvre qu'on ne présente même plus.