C'est l'association du mangaka Osamu Uoto et du scénariste Garaku Toshusai qui a donné naissance à « Dossier A ». Quatorze volumes sont parus au Japon et ce sont les éditions Delcourt qui en France assurent la parution de la version française de cette œuvre et sept volumes sont parus en cette fin 2010. On pourrait reprocher une certaine occidentalisation de l'œuvre, car les mangas nous ont habitués aux idéogrammes avec des notes de traduction en bas de page, mais là tous les textes, les panneaux, les enseignes sont en français et personnellement je trouve que cela gâche un peu la découverte de l'œuvre.
Tout commence par la fondation à Vienne, par le milliardaire Wilhelm Endre, d'une association secrète qui va partir en quête du continent mythique qu'est l'Atlantide. Pour mener à bien cette recherche, c'est le japonais Shuzo Iriya qui est pressenti. Ce dernier a une réputation sulfureuse, car il a été désavoué par une grande partie de la communauté archéologique, car il a échoué lors de sa quête du tombeau du roi Arthur. Wilhelm Endre est le bienfaiteur lointain de Shuzo car il a toujours cru dans son hypothèse sans jamais l'avoir rencontré.
Rechercher l'Atlantide n'est pas sans dangers, car il parait qu'une organisation secrète existe et protège par tous les moyens la civilisation atlante. Alors que des membres de son association, malgré toutes les sécurités prises, commencent à être assassiné, Endre décide de confier la mission de recruter Iriya à sa fille Yuli, championne de jiu-jitsu. Il sera assassiné et ce sera à Yuli dont la vie est également menacée de poursuivre la quête.
Yuli part au Japon retrouver Iryia qui va, par fidélité à l'homme qui lui a fait confiance, accepter cette mission. Le déclencheur est la détention d'un ouvrage de Paul Schliemann, le petit-fils du découvreur de Troie. Ce livre contient des secrets sur l'Atlantide que les fouilles de son grand-père ont mis à jour. Le livre est volé lors de l'assassinat d'Endre, mais il reste une lettre mystérieuse qui aurait été envoyée au Japon. C'est sur cette piste que se lancent Yuli et Iryia et de nombreux dangers les guettent. En progressant, ils se rendront à Dubrovnik en Croatie où l'ouvrage de Paul Schliemann a été retrouvé juste après la guerre des Balkans et c'est là que Yuli sera enlevée. Il restera alors vingt-quatre heures à Iryia pour résoudre une énigme pour sauver Yuli.
Les personnages principaux sont très attachants et les secondaires ont des caractères bien marqués. Le trait des personnages est généralement assez grossier comme dans les premiers dessins animés japonais qui arrivèrent sur nos écrans dans les années 80. C'est un choix qui permet de dissocier l'histoire du fond, car l'esthétique des reconstitutions et des objets est irréprochable en termes de finesse et de maîtrise. Un point fort de ce volume est que la base historique est bien réelle. Des énigmes amusantes ponctuent l'histoire et donnent au lecteur l'occasion de les résoudre et ainsi de s'impliquer un peu plus dans le récit. Enfin l'archéologue Jean-Paul Raynal nous offre une postface où sont mis en perspective les auteurs qui traitèrent de l'Atlantide de Platon à Vidal-Naquet en passant par Paul Schliemann. Les thèses divergent sur l'existence de ce continent, mais du mystère peut aussi bien naître le rêve que la curiosité. Une combinaison qui donne rudement envie de découvrir la suite. En espérant qu'il n'y aura pas d'essoufflement dans les volumes à venir.
NB : ceci est la critique du premer volume de cette série.