Mens sana in sano clunibus
Remarquable dessinateur hélas sous-exploité car obstinément narcissique, Serpieri s'est fait un nom avec cette improbable histoire d'anticipation qui plante un décor glauque, malsain et presque...
le 18 févr. 2015
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Remarquable dessinateur hélas sous-exploité car obstinément narcissique, Serpieri s'est fait un nom avec cette improbable histoire d'anticipation qui plante un décor glauque, malsain et presque monochrome, pour appuyer encore sur la plastique déjà arrogante de santé de sa plantureuse héroïne.
Ça ce défend, car au fil des pages de ce tome et du suivant (L'ensemble était d'abord pensé comme un dyptique, avec Shastar pour personnage principal), le contraste entre ce corps fantasmé et la déliquescence du monde alentour ne manque pas d'intérêt et rehausse un scénario plaisant sans être captivant.
Seulement l'auteur finit par ne plus savoir sur quel élastique tirer dès les tomes suivants, et le récit s'aventure sur des pistes qui, si elles manquent rarement de potentiel, finissent quelque peu expédiées ou carrément abandonnées.
Graduellement aussi, Serpieri compromet la bonne tenue de sa pourtant respectable histoire en glissant vers une pornographie illustrative, puisque les scènes de sexe plutôt racoleuses se multiplient sans réel justification narrative ni considération pour le rythme, et ce dès l'ouverture du second tome.
Quant aux dialogues, particulièrement les nombreuses introspections de l'héroïne, ils sont dans le meilleur des cas involontairement drôles, ce qui n'est pas forcément désagréable mais contribue à faire baisser encore le niveau d'exigence de cette lecture.
Je conseilles en tout cas le premier tome (et à la rigueur le second), car malgré ce constat un peu sévère, j'apprécie beaucoup cette série Z italienne aux décors de Blockbuster, qui recèle quelques morceaux de bravoure mémorables et est passée à deux ou trois doigts du coup de maître.
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Créée
le 18 févr. 2015
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