Fresque autobiographique qui raconte les changements contextuels, environnementaux, humains, économiques, urbains de la terre d'enfance de David Prudhomme. Dans le Berry, cette terre que tout le monde traverse sans jamais s'arrêter (à l'image du restaurant routier le plus grand de France), l'auteur livre l'évolution de ce qui entoure ceux qui restent, au gré de l'urbanisation (banlieue de Chateauroux), de la militarisation (base américaine), de la désindustrialisation (fermeture d'usines), mondialisation (réemploi de la base américaine pour un site économique franco-chinois). Le récit en tant que tel raconte une époque, où les fêtes traditionnelles, l'émerveillement pour un musée du papillon côtoient les hauts sommets économiques du maire de Chateauroux en Chine dans les coupures de presse, accumulées par les parents de l'auteur dans la feuille de chou locale (la NR). Le regard de l'auteur est à saluer, la réalité de nos campagnes (où l'on construit des entrepôts logistiques pharaoniques à des fins d'acheminement de conneries en plastique en tout genre) est bien dépeinte. Mais hormis quelques cases qui ouvrent à la mélancolie, l'ensemble est plutôt froid, documentaire et peu sensible. Une autobiographie, un récit intime, mais trop lisse pour toucher le lecteur. Et le dessin, pâle, sans relief, n'aide pas à réhausser l'intensité.