Du sang pour le pape - Borgia, tome 1 par Isabeau
C'est du n'importe quoi. Mais quand on sait que Manara a participé à l'écriture de ce torchon, on se dit "pas étonnant". Les auteurs décrivent plus leurs fantasmes sur cette époque -on est d'accord- pas simple à comprendre que ce qui s'est réellement passé. Soyons clair : c'est une BD porno et l'Histoire n'est qu'un prétexte pour mettre en scène des scènes de cul. La politique devient d'ailleurs quasiment absente dans le 3ème tome et dans les premiers, elle est extrêmement simplifiée, voire caricaturée. Les dessinateurs n'ont visiblement rien compris aux Borgias et à la Rome de la fin du XVème siècle. C'est pourtant facile : pour cette famille, ce qui comptait avant tout, ça n'était pas le sexe, mais le pouvoir. Ils passaient leur temps à faire de la politique ! Le sexe venait bien après et était la conséquence du pouvoir. Vous croyez qu'Alexandre VI aurait pu avoir de si belles maîtresses s'il n'avait pas été pape ? Bien sûr que non !
Autre grande absente : la religion. Malgré tous leurs crimes -qu'il faut d'ailleurs relativiser car les Borgias ont été victimes très tôt d'une légende noire, de la jalousie et des rumeurs qui ont grossi tous leurs actes-, les Borgias étaient croyants, sauf peut-être César. Choquant ? Pas tant que ça. Cette famille était le fruit d'une époque : leurs contemporains étaient aussi criminels qu'eux mais tous ou presque craignaient Dieu, du fait de la fragilité de la vie. Le cynisme religieux (l'athée qui manipule l'Eglise pour mieux contrôler la population) ne date que du XVIIIème siècle, qu'on se mette ça dans le crâne.
Le troisième tome est particulièrement désastreux. Visiblement, les auteurs en avaient marre de travailler sur cette BD et ont résumé de la façon la plus médiocre la fin des Borgias.