H.H. Holmes est considéré comme étant le premier véritable serial-killer américain, et son histoire assez incroyable. Médecin, il se fit construire un gigantesque hôtel à Chicago complètement dingue architecturalement, en parallèle avec l''exposition universelle de 1893, qu'il truffa de pièges et de passages secrets pour pouvoir assassiner les nombreux locataires avant de revendre leurs corps à un institut de médecine. Raconter son histoire en BD ? Très bien !
L'époque, quand l'Amérique était encore terre d'immigration aux maisons de bois et aux rues de terre boueuse, est très bien retranscrite à travers les dessins. Sépia de rigueur, moustaches et chapeaux melon, plus une ambiance sombre et pluvieuse, c'est vraiment superbe et le trait fin rends chaque image magnifique.
Le problème, c'est que le récit ne suit vraiment pas. Rapprocher Holmes et Jack l'éventreur pour en faire un seul et même personnage pourquoi pas, mais ce premier tome appuie un peu trop sur ce point jusqu'à en délaisser la White City et sa foire universelle, c'est dommage.
On a d'un côté Holmes, jeune docteur à première vue respectable au regard d'acier et à la moustache fournie qui établit peu à peu les bases de son projet hôtelier, et de l'autre Siringo, le vieux briscard impitoyable amené à traquer le serial-killer qui éventre des femmes la nuit pour laisser les cadavres soigneusement mutilés dans les rues boueuses.
Quelques rares moments de bravoure et une ambiance, mais on se rends vite compte que les personnages se ressemblent tous et il y en à une surpopulation pas forcément utile et surtout peu maîtrisée qui vient encore embrouiller cette histoire à la trame brouillonne et un poil décousue. C'est assez pénible à lire en fait.
Le deuxième tome est un peu mieux, heureusement, mais ça reste quand même vachement embrouillé.