Le cancre se voit comme indigne, ou comme anormal, ou comme révolté, ou alors il s’en fout !


Ceux qui voudrait me mettre une laisse ou m'expliquer quelles sont les limites à ne pas dépasser... Qu'ils aillent tous se faire foutre !



Nicolas Jarry sous les éditions Soleil est de retour avec le deuxième tome de la branche familiale des Mages : « Eragan ». Une nouvelle aventure d'héroïc fantasy venant se greffer en parallèle d'une impressionnante saga de bande dessinée située dans l'univers performant des Terres d'Arran avec Elfes, Nains et Orcs & Gobelins. Avec Eragan, on découvre la seconde branche magique de cette caste : « la magie runique », provenant d'une des quatre voies de la sorcellerie avec l'élémentalisme, la nécromancie, et la magie alchimique : segmentées en deux voies directes et en deux voies indirectes. La magie runique est une sorcellerie très ancienne qui au cours des âges a évolué pour répondre aux besoins des différentes races et cultures avec d'un côté la voie tangible et de l'autre la voie éthérée. Une sorcellerie considérée comme étant de seconde zone par les autres voies, qui ne ferait pas de ses utilisateurs des mages, mais des amuseurs de foire. Eragan apprenti runiste du capitaine Kevoram de l'ordre des ombres, est un élève médiocre dans la maîtrise des runes qu'il ne parvient pas à harmoniser avec sa propre énergie qui est instable. Un cancre empoté doubler d'une catastrophe ambulante qui commet boulette sur boulette au grand dam de son maître désespéré. Un duo de personnages un brin antipathique quoique caractériel, s'articulant autour d'une ambiance noire inquiétante en adéquation avec cette magie. Magie que le récit parvient pour ce tome à vendre au lecteur à travers des dialogues techniques autour de cette compétence rendant le tout crédible et compréhensible, là où le premier tome : « Aldoran », rendait la compétence de l'élémentalisme extrêmement flou.


Mages, tome 2, présente un récit intrigant s'articulant tel un huis clos autour d'un mystérieux crime entourant la mort du clerg Shamgo, qui avant de mourir a tracé avec son propre sang des runes maléfiques sur les murs du monastère mais aussi sur son corps scarifié. Un meurtrier énigmatique usant d'un mode opératoire précis où celui-ci grave dans la chaire de ses victimes des runes inversées afin de prendre le contrôle de ceux-ci et de les rendre agressifs et hostiles, pour théoriquement retrouver une prison invisible qui détiendrait les magiciens les plus dangereux des terres d'Arran. Une enquête pour déterminer qui est le coupable dans un contraste pour le moins percutant avec l'île d'Iff, au sommet de laquelle se trouve le monastère des Dranahn, accessible par un portail magique qui ne s'ouvre qu'une fois par an pour projeter celui qui le franchit à plus de cent lieues de haut dans une imposante forteresse dont il est impossible de sortir. Un théâtre idéal pour y mettre en forme un Cluedo angoissant version occulte, avec pour suspect : Maître Bagdr (un nain sorcier), Dame Leiwa (une sorcière elfe), la princesse Alyna, un Golem animé par des runes, l'abbé Paceyron, Abeyran l'ancien abbé (un des plus grands runistes de tous les temps), Karem son serviteur, le capitaine Kevoram et Eragan. Un mystère dont le récit se joue avec des retournements de situations appréciables pour une révélation à la hauteur du final explosif contre le démon de Brume et son invocateur surpuissant.


Je suis quelque peu confus devant les dessins de Stéphane Créty, pourtant à l'origine de superbes décors avec des traits lugubres, fins et détaillés que l'on retrouve jusqu'aux costumes mais qui perdent cette finesse d'exécution autour des visages des personnages qui sont pour certains très lisse et inexpressif comme pour Eragan. Une approche graphique à laquelle on s'habitue au bout de quelques pages mais qui pour cet univers se pose comme l'un des moins beaux en matière d'expression. La mise en scène des vignettes reste heureusement convaincante grâce à une mise en forme des pouvoirs magiques particulièrement saisissants avec des sorts surpuissants et dévastateurs, qui enfin parvient à nous vendre cette nouvelle famille des Terres d'Arran, les Mages.



CONCLUSION :



Mages, tome 2 : « Eragan », est un second album réussi, qui enfin réussit à poser une intrigue convaincante pour cette branche familiale des Terres d'Arran avec une contextualisation et une utilisation de la magie à la hauteur des espérances qui invite à poursuivre la découverte de cette série.


Après un démarrage moyennement convaincant avec Aldoran, Eragan arrive et se pose comme la référence de base pour cette caste spéciale magie.



L'art véritable est sans but, sans intention...


Critique lue 105 fois

16
10

D'autres avis sur Eragan - Mages, tome 2

Eragan - Mages, tome 2
MichaelOudin
8

Magie des runes

Bienvenue dans l’univers de l’héroïc fantasy. Eragan est le 2ème volume de la série Mages. Pour rappel, les mages sont divisés en 4 voies : la magie runique ici présente, l’élémentaliste , la...

le 15 sept. 2021

1 j'aime

Eragan - Mages, tome 2
Docteur_Parangon
9

Enquête au monastère

Excellent scénario avec une ambiance « enquête au monastère ». Les personnages sont bons avec un apprenti ne contrôlant pas ses pouvoirs, un maître préoccupé et des rôles secondaires permettant de...

le 16 janv. 2021

1 j'aime

Eragan - Mages, tome 2
Nattorres68
6

Une enquête pour Mage

Ce second tome de Mages nous plonge dans une atmosphère très différente du premier numéro. Cette fois, la magie des runes est à l’honneur à travers Eragan, un jeune apprenti en la matière. L’histoire...

le 15 mars 2023

Du même critique

Joker
B_Jérémy
10

INCROYABLE !!!

La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...

le 5 oct. 2019

172 j'aime

142