Critique de Errance en mer rouge par WestAnne
Un professeur qui se rêve aventurier part sur les traces d'Henry de Monfreid. Inspiré de faits réels, un récit sublimé par le magnifique dessin d'Alessandra.
Par
le 16 août 2015
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La bande dessinée d’aujourd’hui est une invitation
au voyage. Un voyage au-delà de ses préceptes, au delà
de ses visions du monde. Le dépaysement est
total et le héros de cette aventure si proche de nous
verra ses conceptions êtres totalement chamboulées,
remises à plat dans une véritable errance hors
du commun. C’est une histoire en partie vraie,
celle de Tom, professeur d’arts plastiques dans un
secondaire Français dévasté par le décès prématuré
de sa femme. Afin de se reconstruire, fuir sa peine
et se réinventer, cet homme s’en va prendre un
poste en Afrique, direction Djibouti. Un bout de
terre perdue entre le Moyen-Orient et l’Afrique. Un
pays de contrebandiers, de pirates, d’aventuriers, de
chercheurs de trésors, un pays où le commerce se fait
kalachnikov en bandoulière, où les hommes ont un
passé lourd et le visage lacéré par la chaleur, le sable
et une vie harassante de baroudeurs.
L’appel de l’aventure, la vrai, est trop forte. Une
aventure motivée par Fred, un homme étrange, un
peu voyou, un peu pirate, un peu gangster et un
peu poète. Ce grand amateur des récits d’Henry de
Monfreid entrainera Tom au cœur même d’une
quête invraisemblable. Deux hommes que tout
oppose et pourtant si proches se verront happés par
l’appel de la mer. L’appel du large, du danger, d’une
vie sans repos, une vie en mouvement sans cesse à
l’épreuve de soi qui contraste avec l’existence terne
et grise menée par le commun des mortels. Ces deux
héros en perpétuelle besoin de liberté et d’absolu ont
ainsi tout à gagner et rien à perdre.
En lisant cette œuvre singulière, on pense en premier
lieu à Hugo Pratt et son alter ego Corto Maltese. On y
suit des aventures de pirates au bord du monde, loin
du confort occidental et dessinées de main de maitre
dans un style organique. Pas de Photoshop, pas
d’ordinateurs dans cette BD d’un autre temps. Régal
pour les yeux, les aquarelles sublimes de détails et
de couleurs nous saisissent le corps et remuent
les tripes des amateurs de voyages. Agencée d’une
manière déconstruite mais parfaitement maitrisée,
on ne s’étonne pas de voir au cours de la lecture
une photo, un passage d’un livre, une ébauche de
croquis. Comme si la manière de nous raconter cette
histoire se faisait à l’image des personnages. Hors
des cadres, hors du temps, repoussant les limites de
leurs peurs et de leurs vies.
TC5764386
Créée
le 27 mars 2017
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