Qui l'eût cru ?
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le 11 nov. 2018
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BD franco-belge de Maryse Dubuc et Marc Delafontaine (Delaf) (2018)
Ce dernier tome est dans la droite lignée montante des précédents : d'excellents revirements et une intrigue qui continue d'intéresser.
Si le début de la série laissait soupçonner une banale BD humoristique sur les déboires de jeunes filles superficielles maltraitant leur amie mal dans sa peau, il s'est avéré que Les Nombrils est devenu bien plus que ça. La profondeur et l'intérêt de cette BD sont difficilement soupçonnables au premier abord, et je dois avouer que quand je l'achète en librairie, moi, jeune prof de français de 23 ans, je me demande de quoi j'ai l'air avec une BD qui semble être pour jeune fille dans les mains... Mais en soi je m'en fous, la question ne se pose même pas.
Tout l'intérêt de cette bande-dessinée est entre autre la sincérité et la justesse de l'intrigue, qui tend à traiter les difficultés du quotidien à travers des personnages qui se sont habilement démarqués de leur rôle du début de la série. Chacune des trois filles a acquis une profondeur, des failles, a surmonté des difficultés, a évolué. Rares sont les ouvrages à me faire apprécier pleinement leurs personnages, et pour Les Nombrils, je me surprends à apprécier même Vicky, véritable peste soumise aux exigences de sa mère qui, malgré ses actes odieux, est appréciable pour sa détermination et ses moments de faiblesse. Jenny, quant à elle, change radicalement de personnage dans ce tome, et sa transformation est tout simplement brillamment intégrée à l'intrigue, en reprenant des codes connus des lecteurs de la BD : le faire-valoir, la superficialité, la manipulation et la révolte. Pour autant son grand retour n'est pas une pâle copie de celui de Karine. Cette dernière montre une facette plus terne de sa personnalité : devenue plus forte, elle n'en est pas moins inébranlable et se montre prête à certaines bévues pour avancer.
Je reprocherais néanmoins la superficialité et la bêtise exagérées des personnages tertiaires (les mecs qui bavent sur les jolies nanas, etc). Si cette foule stupide est nécessaire à l'intrigue, elle fait tout de même un peu tâche à côté des protagonistes qui, eux, ont un véritable profil de personnages travaillés et profonds.
Les Nombrils n'est donc pas qu'une BD pour adolescentes. Cette catégorie s'appliquait sans doute aux premiers tomes, mais dernièrement, la série gagne à être découverte différemment, par un public plus large. Les messages délivrés à travers les aventures et les mésaventures des personnages sont des petites morales qui font du bien, des messages positifs mais loin d'être naïfs. Les auteurs n'hésitent pas à intégrer sans détour des thèmes forts comme la persécution, le meurtre, la soif de gloire, l'alcoolisme ou l'homosexualité. Ce que j'apprécie, en tant que jeune adulte, c'est de voir qu'on peut faire lire aux jeunes une BD populaire qui contient autant de messages forts et importants, sans prendre les lecteurs pour des crétins. Les personnages ne changent qu'au prix d'un sacrifice, ils ne réussissent pas toujours et certains font semblant de réussir tout en continuant de souffrir, rien n'est simple, et aussi étrangement que cela puisse paraître : la BD a su garder l'humour qui lui est cher en l'intégrant à ce tableau clair-obscur sans que jamais les chutes humoristiques ne gâchent l'histoire qui est racontée.
Voilà pourquoi j'apprécie Les Nombrils. Un savant mélange de maturité, d'humour et d'humanité. Voilà pourquoi cette BD obtient 8/10 et une critique élogieuse de la part de qqn qui n'apprécie que très peu les histoires d'amour et d'adolescents.
Créée
le 10 nov. 2018
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