On s'attaque à un sacré manga... pour ne pas dire à manga sacré, tant sa renommée n'est plus à faire parmi les amateurs de seinen et autres férus de classiques du genre.
Comme je sens que cette critique pourrait partir dans tous les sens pour ne mener nulle part, je vais plutôt proposer 7 raisons de lire et surtout d'apprécier Berserk. Cela restera tout de même ma propre approche du manga, sachant en plus que, pour l'instant, je n'ai lu qu'une vingtaine de tomes, autrement dit loin de l'intégralité de l’œuvre !
1) Les personnages : A la fois épiques et très humains, les personnages de Berserk s'illustrent dans leur imperfection et leur évolution. Le coup de génie résidant dans le fait de rendre le protagoniste, Guts, à la fois admirable, effrayant, détestable par moment, et étrangement proche du lecteur (dans le sens où, comme tout humain, il a ses failles et ses ratés). Les autres personnages principaux jouissent également d'un portrait multiple, nuancé et particulièrement profond, à commencer par l'antagoniste Griffith, véritable pendant malsain de Guts, dont la proximité avec ce dernier n'a d'égal que la haine qu'il éprouve à son égard. Les personnages tertiaires rencontrés au fil de l'histoire sont eux aussi loin d'être de simples PNJ jouant un rôle pour faire avancer l'intrigue, car Miura leur a fourni une histoire, des objectifs et des traits humains qui rendent le diaporama de l'univers de Berserk excellent et complet.
2) Le dessin : Kentarô Miura maîtrise avec brio l'ambiance horrifique, médiévale et oppressante de son manga à travers des planches d'une finesse exceptionnelle, permettant de rendre palpable l'horreur de certaines scènes et l'innocence légère d'autres passages. Un trait expressif, hétéroclite et efficace. Quant aux détails : il atteint un niveau que je n'ai, personnellement, jamais vu dans un autre manga.
3) Les monstres : Les créatures de Berserk me mettent souvent mal à l'aise, et ce n'est pas peu dire quand on sait que l'horreur, ça me connait. Mais celles imaginées et dessinées par Kentarô Miura sont d'un sordide... L'apparence de ces dernières m'a souvent glacé le sang au détour d'une page, preuve que le visuel mais aussi la mise en scène de ces bestioles infernales sont réussis !
4) La maîtrise des tons : Cette dernière va de paire avec le dessin, mais encore une fois le manga est un véritable florilège de tons variés : dramatique, horrifique, fantastique, humoristique, et j'en passe. Chacun intervient à un point nommé, sans jamais nuire au rythme ou à la narration, et ces variations permettent souvent de rendre lesdits tons bien plus efficaces dans un jeu de nuance savamment orchestré.
5) La mythologie : Je ne vais pas pouvoir m'étendre sur le sujet car le thème a été assez peu abordé là où j'en suis dans le manga, mais de ce j'ai pu lire ça et là, et de ce que j'en sais moi-même à mon niveau de la lecture, la mythologie de Berserk est aussi riche et complexe qu'intrigante, terrifiante de gigantisme à la manière de Lovecraft et criante d'horreur à travers les God Hands...
6) L'horreur humaine : Montrée sous toutes ses formes dans le manga, l'horreur de l'humanité est présente dans les comportements égoïstes des personnages, leurs choix douteux, mais également le thème très présent de la guerre. Si Berserk met en scène des monstres, le manga n'oublie toutefois pas de montrer que l'être humain peut en être un aussi.
7) Les mystères : Découvrir Berserk, c'est mettre le pied dans une forêt sordide qui donne furieusement envie d'en savoir plus sur les ombres qui la hantent, sur chaque arbre tordu qui y a poussé...
A bon entendeur, salut !
PS : Je prépare actuellement un cosplay de Guts en genderbend, pour plus d'infos et des photos de l'avancée de ce dernier, voir la liste concernant mes projets de cosplays.