Ex Machina peut déconcerter aux premiers abords : mélange étrange de super-héros et de politique, on pouvait craindre le pire mais c'était sans compter le talent de Brian K.Vaughan.
Bien avant Y the last man ou Saga, il démontrait déjà ses grandes qualités d'écritures et de caractérisation associé à une idée particulièrement originale de modernisation du mythe du super héros.
Mitchell Hundred, après avoir entamé une petite carrière de super héros, décide de mettre à profit sa popularité ( accrue après un gros acte de bravoure) pour se faire élire maire de New-York
Une fois fait, sa vie s'alterne entre tentative d'assassinat, mystérieux graffitis, célébration du premier mariage homosexuel, lutte contre la fraude etc, etc ..
Vaughan ne prend pas son sujet à la légère et même si on est loin du comics "politique", le thème est traité avec assez de sérieux pour donner une crédibilité certaine à son oeuvre et se permettre un mélange des genres assez délicat.
De plus comme à son habitude , l'auteur n'a pas son pareil pour nous dépeindre une vraie galerie de personnage tous plus intéressants les uns que les autres : Mitchell en premier lieux mais aussi Bradburry ou Kremlin son mentor un peu fou.
Comme pour Saga, l'humour est très présent et chaque chapitre se conclue par un cliffhanger qui ne donne envie que d'une seule chose : tourne la page et dévorer la suite.
Le seul reproche qu'on pourrait faire à ce premier volume vient du graphisme.
Harris a choisit un traitement réaliste par moment proche du photo réalisme mais on sent qu'il ne maîtrise pas totalement sa technique.
Certaines expressions de personnages pariassent grotesques et exagérées et le dynamisme des pages y est quasi absent.
Mais une nouvelle fois, c'est une preuve du talent immense de Vaughan car même avec ce genre de lacune graphique, on reste captivé par les aventures politiques de Mitchell Hundred et on ferme ce volume, le sourire aux lèvres en se demandant ce qu'il nous réserve pour la suite.