Morvan et Buchet ont déjà, à plusieurs reprises, abordé dans la saga de Sillage certains aspect de l'actualité mondiale. Il fût par exemple question du terrorisme, de ses causes et ses conséquences.
Avec Exfiltration, c'est la question des réfugiés qui est pleinement développée dans ce vingt et unième opus. Pourquoi quittent-ils leurs terres natales, prenant des risques extrêmes lors d'un périple particulièrement pénible, pour tenter de trouver un ailleurs plus clément sur Sillage ? Pourquoi la situation les pousse t'elle à cette terrible extrémité ? Qui tire les ficelles ? A qui profite ce trafic d'êtres vivants ? Entre les tenants, nombreux, de la fermeté et des murs érigés devant cet exode, et quelques rares idéalistes qui souhaitent leur venir en aide, le fossé est large. Navïs, plus humaniste et impulsive que jamais, se lance à corps perdu dans cette croisade pour tenter de sauver ces gens.
Si le point de vue de l'héroïne apparait bien naïf et les moyens engagés quasiment magiques (le portail est l'outil ultime), sa volonté de tout bousculer parvient, par une succession de miracles bienvenus, à tout emporter sur son passage. Tout s'enchaîne afin que le Bien triomphe et que les méchants soient punis. Heureusement, bien des nuances apparaissent durant ce périple chez les personnages rencontrés, apportant une touche d'humanité bienvenue.
Ce récit à le mérite de sensibiliser, au travers d'une allégorie bien menée, sur la question brûlante des réfugiés qui peut paraître assez lointaine pour qui ne réside sur les routes de migration. Pétri de bonnes intentions, ce n'est pas forcément mon album préféré de la saga.