Pas de problème à ce que la SF aborde des sujets contemporains : c'est d'ailleurs très souvent le cas, notre histoire servant logiquement de référentiel aux histoires que l'on raconte, qu'elles soient actuelles, du passé... ou du futur.
Ici le parallèle est évident : on parle de la question des réfugiés.
Le problème est : comment est ce abordé ?
Sillage nous avait habitué à mieux. La flamboyante Nävis parait ici bien fade. Donnant leçon sur leçon, distribuant autant sa sage parole que des mandales dans la gueule, l'ennemi est ici bien identifié, et les gentils, habillement métaphorisés (oui, ils ont des ailes dans le dos, un peu comme les anges. Habile, n'est ce pas ?)
Quelques nuances sont (rarement) les bienvenues, mais je préférais largement une Nävis qui doute, perdue, bien plus vulnérable et face à des choix (et une situation !) bien plus réaliste... et ambigue.
Ce n'est pas nouveau, cet affadissement des personnages de bd (j'avais déjà évoqué la question avec Cédric, Titeuf...) Nous n'avons pas (toujours) besoin de héros bons, pronant les bonnes valeurs, et, il faut l'avouer, assez insupportables.
Je n'oublierais jamais la fascination dans laquelle me plongeait gaston lagaffe étant petit. Paresseux, mou, soi disant écolo (mais plus gros pollueur de sa ville), en conflit avec son ennemi juré, un policier...
Non, gaston lagaffe n'était pas un punk en crête et blouson en cuir. mais c'était quand même un anti héros, un saboteur, mais foutrement attachant. Comme un titeuf raciste, bagarreur et menteur, se sont aussi des références, une sorte d'exultoire, nécessaires et attachants, pour contrer un peu cette mode du politiquement correct, qui n'a rien de nouveau, mais devient purement insupportable.
Faisons des héros gentils, méchants, courageux ou feignants, beaux ou laids, blancs ou noirs... Mais faisons les bien écrits !