Monsieur Ric Hochet, ce n'est pas un piège ! Pour en savoir plus long sur les sabotages, prenez l'avion pour Amsterdam. Votre place est réservée. Et une chambre à l'American Hotel. N'avertissez pas la P.J. !
C'est une question de vie ou de mort ! 




Ric passe en mode 007 sauce western



Ric Hochet, tome 8 : « Face au serpent », par les éditions du Lombard est le huitième album des enquêtes de Ric Hochet, par le duo prolifique Gilbert Gascard dit ''Tibet'' et André-Paul Duchâteau. Un nouveau périple dans lequel Ric se retrouve projeté au cœur d'un vaste complot de sabotage entourant plusieurs grandes entreprises européennes, qui subissent un chantage de la part d'une organisation criminelle internationale, dirigée par « le Serpent ». Une intrigue qui décortique l'univers de l'espionnage en posant les bases d'une enquête mouvementée dans laquelle le journaliste va se prendre pour un véritable espion. Un récit consacré au monde du secret qui tire ses influences de l'œuvre de Ian Fleming. Une imprégnation Bondienne assumée :
« - Certainement, Monsieur... Vous avez la chambre 007 !...
- Tiens, on doit me prendre pour un autre ! »

Espionnage industriel, attentat, agent double, voyages au-delà des frontières, syndicat du crime, gadgets improbables comme l'"émetteur-transitor", ou encore un produit chimique favorisant la manipulation mentale, jusqu'aux méchants caricaturaux... S'ajoutent d'autres références cinématographiques avec un penchant non négligeable envers le western. De John Wayne, en passant par Jesse James, jusqu'à un des antagonistes que l'on surnomme "Western", sachant que Ric vient affirmer qu'il s'agit de son genre cinématographique préféré. Des désignations qui se rassemblent tous autour d'un thème : « le cinéma ». Un art plusieurs fois mis en forme au cours de cet album à travers une salle de projection symbolisant le repaire secret du vilain.


Malgré le sujet exploité, l'investigation peine sur la durée à proposer une intrigue passionnante malgré quelques bons ressorts scénaristiques. La faute à une écriture beaucoup trop simpliste de Duchâteau qui nous a habitués à mieux. À défaut de construire une histoire suffisamment solide pour embarquer le lecteur dans un torrent de suspense, l'action vient jouer un rôle important. Face au serpent regorge de rebondissements qui assurent des moments trépidants. La confrontation sur les docks d'Amsterdam, l'attaque par trois malfrats qui s'achève sur une péniche, la tentative d'évasion, ou encore la confrontation principale à laquelle la couverture de l'album est dédiée. Un affrontement stressant, où Ric sous l'effet d'une drogue administrée commet un attentat à la bombe dans les locaux d'une entreprise. Il finit par se retrouver poursuivi par des policiers ainsi que par le commissaire Bourdon qu'il va affronter dans un face-à-face tragique sur un téléphérique. Un grand moment. S'ensuit une confrontation finale intéressante à travers un duel au pistolet dans la plus pure tradition du western entre Ric Hochet et (tient donc) Western. Un petit final appréciable de ce point de vue. Néanmoins, il s'achève beaucoup trop rapidement avec une révélation en demi-teinte autour de l'identité secrète du Serpent.


Avis mitigé autour des personnages avec en tête un Ric hochet beaucoup trop ironique. On dirait qu'il à mangé un clown. Ric est connu pour souvent faire preuve d'esprit, mais durant les phases d'affrontement il est (à de rares exceptions) sérieux. Faisant seulement preuve de sarcasme et de provocation lorsque ça peut le sortir d'une mauvaise posture. Face à une situation dramatique, lorsqu'il se sait en danger il adopte une attitude différente, chose qu'il ne fait pas ici. Il se moque et ironise de presque chaque moment ce qui fait qu'on a du mal à percevoir la tension. Il en est presque agaçant. Une posture faisant écho à l'esprit désinvolte de James Bond qui ne cadre pas très bien avec le journaliste. À noter que Ric vient à troquer sa fameuse Porsche jaune pour une Volvo P1800 rouge. Commissaire Bourdon est comme à son habitude fidèle à Ric Hochet, même lorsque celui-ci vient à se retourner contre lui. Un personnage qui n'évolue pas beaucoup mais qui reste une valeur sûre. Les personnages secondaires sont tous anecdotique. Le Serpent qui est à la tête du syndicat du crime est une véritable déception. Ses hommes de main sont oubliables. Demeure Western, un néerlandais digne d'un cowboy, qui offre une menace durable à Ric. S'impose une nouvelle figure diabolique incarnée par un savant fou enrubanné d'un long ruban médical. Un être aussi malfaisant que mystérieux dont on ignore sa véritable identité malgré quelques indices intrigants qui viennent titiller l'enquêteur qui sommeille en nous. Un ennemi important qui se dresse comme le premier à ressortir indemne de la conclusion d'un album Ric Hochet. Un méchant qui reviendra. À suivre !


Enfin, Gilbert Gascard dit ''Tibet'' nous offre des dessins satisfaisants quoiqu'un brin décevant autour de la conception des décors. Avec un environnement dépassant les frontières Belges et Françaises, pour nous plonger à Amsterdam (Pays-Bas), j'en attendais davantage. Avec des titres comme "Rapt sur le France", "Suspense à la télévision", ou encore "Mystère à Porquerolles" qui en matière de décors frappe fort, Tibet nous a habitués à mieux.



CONCLUSION :



Le duo, Gilbert Gascard dit ''Tibet'' et André-Paul Duchâteau, propose avec « Face au serpent », un huitième tome imprégné d'un récit d'espionnage Bondien saupoudré de références au western. Un album divertissant qui souffre de la retenue de ses concepteurs, qui autant dans l'écriture que les dessins se sont limités à un service minimum en comparaison des derniers albums sortis.


Reste un petit album appréciable.




  • Qui êtes-vous ? L'homme invisible, ou bien le PDG de cette société anonyme de forbans ?...

  • Je n'en suis qu'un modeste collaborateur, cher ami... Je peux bien vous appeler ainsi car nous nous connaissons très bien...

  • Ah oui ?... Vous êtes la momie de Ramsès II ?

  • Je vous défends... À cause de vous, voici des années, j'ai été brûlé... dans un accident ! Mais on se retrouve toujours !!!

  • Votre voix me dit quelque chose. Enfin, si vous préférez rester incognito !

  • Vous êtes au pouvoir du syndicat, cher ami !... Déjà entendu parler ?

  • Bien sûr ! Le plus puissant consortium du crime des États-Unis !... S... comme dollar !...

  • ...Ou comme Serpent ! C'est ainsi que nous appelons notre chef, ici !


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le 14 janv. 2023

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