Fantastic Four : Quatre par arnonaud

Les 4F sont connus pour ne pas être des héros très sexy pour un grand nombre de lecteurs. Trop vieux, trop sages, trop riches, avec une petite famille nucléaire parfaite, une seule femme dans l'équipe, zéro diversité, des costumes pas très classes, et Reed et Johnny sont têtes à claque, Sue traditionnellement trop effacée, et on aurait apparemment déjà tout raconté avec eux (alors que pour Spidey et Batman, non, bien entendu). Bref, les raisons de ne pas aimer les 4F sont nombreuses, Marvel en est plus ou moins conscient et avec cette série, a essayé de faire bouger un peu ces héros.

Ici, l'objectif d'Aguirre-Sacasa est claire, c'est de rendre les 4F plus proches du lecteur. Finie donc la tour d'ivoire et les mystérieuses richesses infinies, dès le début de cet arc, les 4F sont ruinés et ils vont devoir trouver un job et s'habituer à cette nouvelle vie de pauvre. En outre, le scénariste à décider de ne mettre aucun vilain dans cet arc. C'est vraiment une bonne idée puisque ça permet de vraiment développer les personnages, les rendre plus humains et de faire vraiment vivre ce changement de statut-quo, montrer que les 4F ont changé et sont pour une fois inscrit dans une certaine réalité, très terre à terre.

Il y a vraiment des choses intéressantes dans cet arc. Le fait que Sue soit vraiment une femme forte, celle qui se relève la première de cette débâcle financière et qui soit toujours prête à aller de l'avant, alors que Reed pour une fois est complètement perdu et n'arrive pas à trouver de solution miracle pendant que les autres se tournent les pouces. Et comme je l'ai dit, le côté ancré dans la réalité est agréable et permet notamment de bons moments de caractérisation.

Par contre tout n'est pas réussi non plus. On se paye encore une fois un Johnny qui redevient immature et concon et qui va encore une fois mûrir peu à peu, et qui voit sa période à la tête de l'entreprise de marchandising des 4F dans le run de Waid complètement effacée. C'est dommage ce retour à zéro permanent du personnage (on se souvient que Fraction avait fait de même récemment dans son run). On pourra reprocher également la facilité étonnante avec laquelle Sue trouve un boulot. Elle dit deux pages avant qu'elle n'a pas de diplôme... Et hop, prof ? Hein ?

Côté dessin, McNiven fait du bon boulot (surtout avec la Chose) même si il est évidemment moins bon qu'aujourd'hui et n'est pas aidé par la colorisation molle de Morry Hollowell. Par contre, pas fan des délires un peu sexy sur Sue à certains moments qui me paraissent un peu déplacés même si elle a toujours été une belle femme.

En somme, ce Fantastic Four Quatre est un bon arc, même si on reprochera que Panini le présente comme une histoire complète alors que c'est un début de run dont la suite n'a bien entendue pas été rééditée en VF, ce serait trop facile sinon. Du coup ça installe un nouveau statut quo dont le lecteur ne lira peut-être jamais la suite, à voir si ça vous intéresse.