Découverte du tome 1 de Pankat au pied du sapin. En provenance directe de Troc de Lille, je me suis tout de suite enquis de savoir de combien d'opus se composait la série. Et au bout de quelques recherches, je me rends compte qu'il n'y a pas eu de suite... Un peu décontenancé, je finis par me rendre compte qu'il a finalement été tiré en version intégrale sous le nom Fausse Garde.
Sans savoir quelles sont les raisons qui ont poussé Vents d'Ouest à écourter la collaboration, on peut d'ores et déjà regretter le fait d'être passé du grand format au format intermédiaire type comics... On perd en confort de lecture alors que graphiquement, on n'est pas en reste. Dommage aussi d'avoir perdu le fond noir des planches qui se passaient de nuit. Et pour finir, exit le petit focus final sur la ville d'Irap et sur la discipline du Pankat. Bref, ça me donne de bonnes raisons de conserver ce tirage.
Du reste, graphiquement, c'est franchement pas mal. Très efficace et dynamique, riche sans tomber dans l'excès. Quelques petits loupés comme ce virage dans le stade à la perspective douteuse, mais les émotions sont là sur le visage des personnages. Et dieu sait que les sentiment sont confus dans cet opus ! On regrettera infiniment la rapidité avec laquelle l'histoire est traitée mais on sentirait presque que Merwan a maîtrisé les contraintes qui, c'est une éventualité, lui ont été imposées, pour rester fidèle à son scénario.
Scénario dont la complexité ne s'épanouit pas complètement dans ce format donc. Beaucoup trop de questions restent en suspens pour les 190 pages qui le composent. L'impression un peu bizarre d'arriver en touriste dans une civilisation millénaire inconnue, de partager quelques mois de la vie de trois protagonistes sans tout comprendre et de la quitter à jamais. Expérience de lecture à la fois très frustrante et très séduisante, car ça a aussi du bon de ne pas toujours tout comprendre. Et c'est là qu'on ressent la cohérence de l'univers imaginé par Merwan : même les ellipses ou les raccourcis les plus déconcertants ne laissent pas un goût d'inachevé.
Le Pankat, discipline sportive qui pourrait s'apparenter à de la MMA, reste sous-jacent à la progression du personnage central et les combats, très chouettes, sont assez rares en définitive, sans que cela ne manque véritablement.
Dénouement qui laisse un peu sur sa faim... À se demander encore si l'auteur a vraiment eu les mains libres.
Bref, récit très excitant qui me donne vraiment envie d'aller découvrir d'autres oeuvres de Merwan ! À lire !