Le premier tome de la nouvelle série d'Arleston et Floch, Sangre la survivante, s'était révélé une appétissante mise en bouche pour une vengeance que Sangre allait prendre le temps de déguster tel un plat bien froid. Avec la vue d'un tel menu, le second opus, Fesolggio l'inexorable fâcheux allait t'il s'avérer un tableau aussi réussi ?
C'est à mon goût une oeuvre subtile que nous livrent là les auteurs. Loin de ses histoires parfois un peu trop manichéennes, Christophe Arleston nous propose de suivre la vie d'un autre des écumeurs, Fesolggio. Ce dernier, artiste de son état va croiser la route de Sangre, autant pour son bonheur que pour son malheur. La jeune femme, toujours soutenue par un désir brûlant de vengeance, ourdit celle-ci avec un machiavélisme consommé. c'est ainsi que l'histoire se suit avec intérêt.
Cet intérêt est d'autant plus vif chez moi que j'apprécie énormément le trait du talentueux Adrien Floch qui nous livre là sa qualité habituelle, mâtinée d'un clin d’œil impressionniste. Ses encres sont magnifiées par les couleurs de son compère Claude Guth qui donne un résultat visuel des plus satisfaisants, quoique très académique. Que ce soit les anatomies, architectures, paysages ou créatures, tout apparaît dessiné avec maîtrise.
Il ne reste dès lors qu'à attendre le prochain tome, les auteurs ayant manifestement décidé que Sangre exercerait sa vengeance sur l'un des écumeurs à chaque fois.