Libéré du poids de Peter Parker, ou plutôt de son fantôme psychique, Otto poursuit sa discutable entreprise de pacifier la ville.
A travers deux sagas, Slott continue de développer la série. La première sur le raft m'a énormément plu, malgré une prison qui manque de noirceur à mon goût (j'ai relu Breakout dessiné par Finch alors forcément il y a un petit choc). Toutefois, le duel qui se joue entre l'Anti-Araignée et Otto connaît moult rebondissements intrigants à suivre, avec deux arbitres inattendus. En anticipant sur son adversaire, en ne reculant pas devant la violence ou le chantage, le Superior Spider-Man gagne du terrain et s'offre en conclusion de l'arc la reconnaissance officielle et le soutient de la mairie. Officiant à partir de Spider-Island (le raft réaffectée), son armée personnelle pourra agir en ville.
On se rapproche encore plus d'un tyran moyennement éclairé, car désormais Spider-Man - qui ne reconnaît aucune autorité - espionne la ville mais se permet par ailleurs d'y appliquer une forme de loi martiale. Un moment gênant et c'est justement ce qui fait le piment de cette série d'autant que l'arc qui enchaîne immédiatement nous amène à considérer d'un angle positif de tels moyens.
En effet, avec une série vouée à disparaître à moyen terme, Slott ne peut se permettre de reposer son héros et le fait directement attaquer Shadowland. Le château est rasé, un cadavre semblable au caïd retrouvé dans les décombres, l'armée de Spider-Man apparaît libératrice aux yeux des habitants opprimés. Le Superior Spider-Man serait-il en train d'instaurer une ère de paix et de prospérité à New York?
Non car dans l'ombre la guerre entre les deux bouffons se profilent, bien que l'un d'eux l'ignore encore. Le jeune Phill Urich permettra de faire un petit focus sur ce sinistre conflit tout en soulignant une nouvelle fois l'aspect Big Brother d'Otto, le masque oppressant de Spidey apparaissant sur tous les écrans de la ville pour s'adresser aux citoyens.
En conclusion, deux très bonnes sagas avec un fond bien présent sur les droits et les devoirs d'un super-héros. Et dans le même temps, Slott fait avancer son run, dans les intrigues des vilains comme dans les relations des personnages (une Anna Maria toujours plus attachante par exemple).