Fluorescent Black par Richie
Voici réuni en un volume, de grand format, l'histoire parue en trois parties dans le magazine américain Heavy Metal. À l'origine, Fluorescent Black devait être un film et c'est en dessinant le story board qu'est née la bande dessinée. C'est ce qui explique son visuel percutant jouant avec les codes de notre cinéma moderne.
De quoi ça parle ?
À Singapour, l'évolution de la génétique a créé une société divisée entre les nantis, aux corps sains et génétiquement améliorés, et les pauvres souffrant de maladies dégénérescentes que seul l'argent qu'ils ne possèdent pas pourrait permettre de guérir.
Max, croisement punk et tatoué de Tetsuo et d'Alex d'Orange mécanique, tente de survivre dans la Malaisie de 2085, lorsqu'il tombe sur Nina, une bombe génétique qui pourrait résoudre bien des problèmes... si le labo qui l'a engendrée ne comptait la récupérer.
Comic Biopunk :
Voilà un comic book important qui vient confirmer l'intérêt pour un nouveau genre de la Science Fiction : le biopunk. C'est une évolution logique du cyberpunk, adaptée aux nouveautés scientifiques, aux crises et aux peurs d'aujourd'hui. En bref, le bio engineering prend la place du cyberspace. L'ADN modifié supplante la Matrice.
Fluorescent Black s'inscrit donc dans le courant de The wind-up girl, le roman de Paolo Bacigalupi, auréolé d'un prix Hugo en 2010. L'histoire biopunk de ce roman se passe elle aussi en Asie (en Thaïlande), preuve supplémentaire s'il en fallait que ce continent devrait compter dans notre avenir.
Pourquoi c'est bien ?
L'originalité de ce roman graphique vient des partis pris de l'auteur, MF Wilson, de faire une œuvre colorée et vivante. Les dessins chargés de Nathan Fox et les couleurs acidulées de Jeromy Cox achèvent de donner un style graphique percutant et très original. On est loin du style policé des comics d'aujourd'hui ou de l'ambiance « nuit pluvieuse » du cyberpunk.
Fluorescent Black est à découvrir d'urgence.