"Free Country - A tale of the children's crusade" est une histoire courte, initialement publiée en deux comics sous le nom "The Children's Crusade" en décembre 1993... et elle vient ENFIN d'être publiée sous la forme d'un "hardcover" par Vertigo (en 2015 donc). J'avais pour ma part lu le premier comics à l'époque, que j'avais adoré... Mais sans jamais réussir à retrouver la suite. Et c'est avec une très forte attente que j'ai ouvert ce livre.
Free Country est donc un crossover.
A ce titre... l'histoire aura forcément une autre dimension, et plus d'intérêt, pour les gens connaissant déjà quelques uns des personnages de Vertigo, que l'on croise dans ce récit :
- Tim Hunter (je conseille d'avoir lu préalablement ce tome de Books of Magic, qui a lieu avant).
- Suzy (Black Orchid.
Il me semble moins indispensable de connaitre déjà les autres... Mais je les cite tout de même au cas où...
- Charles Rowland et Edwin Paine (Sandman - La saison des brumes).
- Maxine (Animal Man)
- Dorothy (Doom Patrol)
- Tefé (Swamp Thing)
Sans "spoiler" quoi que ce soit, je dirai juste que l'histoire part de la disparition d'enfants dans le monde, à différentes époques et dans différents lieux. En parallèle, de nos jours, on suit le parcours de deux jeunes garçons, auto-proclamés "détectives", qui viennent d'être engagés par la soeur d'un des disparus pour retrouver la trace de son frère et le ramener chez lui.
Le début est réellement excellent. Ce premier comics avait vraiment laissé dans ma mémoire une trace très forte, et c'est la raison pour laquelle j'attendais autant de la suite.
Malheureusement, on retombe ici sur ce qui est ma principale critique du mode de fonctionnement des "comics"...et spécialement chez DC Vertigo : Une histoire, peut à tout moment changer de dessinateur, comme de scénariste. Les lecteurs des "Sandman" sont habitués de voir parfois une histoire très bien dessinée, passer d'un coup à un mauvais dessinateur, et vice-versa.
Là réside donc ma principale critique de "Free Country".
A l'"Acte Un", fabuleux... écrit entièrement par Neil Gaiman, et superbement dessiné par Chris Bachalo, succède un "Acte deux" en demi teinte... avec un dessin -à mon avis- pas terrible de Peter Gross et Al Davison, et qui n'est plus écrit par Gaiman (même si il a certainement chapeauté tout ça). Le dernier acter (3) est heureusement dessiné par un très bon Peter Snejbjerg.
Niveau histoire... si la suite et fin de l'histoire n'a pour moi malheureusement pas la force du premier tier, entre autre en étant moins surprenante et moins forte dans sa narration... Ca reste tout de même une belle histoire originale jusqu'au bout.
On retrouve très bien la "patte" Neil Gaiman... et ce qui fait la force de ce récit (spécialement du début) est ce mélange entre contes pour enfants (candeur enfantine), moments drôles parfois, et éléments vraiment très sombres et cruels (comme dans certains contes aussi d'ailleurs).
On est clairement pas dans du "livre pour enfant" mais bien dans un récit adulte.
Comme autres "bons côtés", j'ai particulièrement aimé le caractère de certains personnages et certaines scènes avec eux : Spécialement Suzy/Black Orchid dont les réactions et comportements sont parfois vraiment droles, et le duo Charles/Edwin.
Au final... sans être le meilleur des "Vertigo", ni le meilleur des Neil Gaiman, ça reste un livre très agréable, que je conseille à tout lecteur habituel des récits de cet éditeur.
A lire en écoutant "There is a happy land" de Bowie.
(Je ne sais pas... depuis que j'ai découvert ce comics, je pense à cette histoire à chaque fois que j’entends ce morceau :) ).