Attention, série choc ! Freesia joue la carte de l'étrange, du troublant voire du perturbant, dans une ambiance plutôt crade. Âmes sensibles, circulez, car ici les litiges ne se règlent pas dans la dentelle.
Enfoncé dans une violente guerre politico-religieuse, le gouvernement japonais n'a eu d'autre choix que de mobiliser l'ensemble des forces armées dont il dispose. Il a dans ce but passé une loi autorisant et encadrant les vengeances personnelles. Hiroshi, jeune homme visiblement froid et psychologiquement instable, réussit à se faire embaucher dans une agence qui tue sur demande. Et il va mettre tout son cœur, s'il en possède vraiment un, dans cette nouvelle fonction.
Nouveau venu dans la collection seinen de Kazé, Freesia a de quoi surprendre et surtout ne pas passer inaperçu. Jiro Matsumoto propulse cash le lecteur au beau milieu d'une atmosphère rugueuse et carrément dérangée. Violence, sexualité, le titre est souvent explicite et certaines scènes cherchent vraisemblablement à mettre mal à l'aise, en y parvenant.
Mais derrière cette façade brute, Freesia creuse dans les fondements de l'esprit. Matsumoto a su mettre sur pieds une palette de personnages à la psychologie marquée et marquante. En première ligne, c'est bel et bien Hiroshi qui retient l'attention. Avec une personnalité difficile à cerner, son caractère à la fois fermé mais soucieux de sa vieille mère qui, elle, est totalement déconnectée de la réalité, il possède un côté fascinant autant qu'il sait être effrayant.
Quant au parti-pris graphique façon crayonné, là encore les avis seront partagés. Cette approche du mangaka est plutôt en adéquation avec l'ambiance noire du scénario, mais on pourra tout de même reprocher parfois un certain manque de finesse, voire de soin.